Les conduites suicidaires (CS) sont considérées comme des entités pathologiques à part entière avec une neurobiologie propre, abordées selon un modèle stress-vulnérabilité et pouvant bénéficier de la recherche de biomarqueurs. Nous proposons l'ébauche d'un modèle clinico-biologique de la vulnérabilité aux CS en considérant la douleur au coeur du processus suicidaire. Les stress psychosociaux sont sources de douleur psychologique. Leur maintien ou leur émergence perpétuerait ou majorerait la douleur psychologique via un dysfonctionnement du système vasopressinergique et des régions cérébrales impliqués dans les cognitions sociales. Nos données suggèrent une modification du seuil douloureux chez les sujets vulnérables pour le suicide qui percevraient une douleur psychologique accrue, associée aux idées suicidaires. Aussi les difficultés interpersonnelles sont associées une altération de prise de décision sous tendue par un dysfonctionnement du cortex préfrontal, associé à la vulnérabilité suicidaire. Ceci entrainerait le sujet à favoriser un choix (suicide) associé à une récompense immédiate (sédation de la douleur), même s'il est associé à les conséquences délétères (mort). Ainsi la douleur psychologique serait centrale dans les CS en tant que conséquence immédiate des stress psychosociaux, et en influençant les facteurs de vulnérabilité, qui favorisent sa perception et augmentent la sensibilité à certains événements sociaux via des processus neuroanatomiques et biochimiques. Nos travaux ouvrent de nouvelles voies de compréhension physiopathologiques et permettent d'envisager la douleur psychologique comme une potentielle cible thérapeutique de prévention suicidaire. / Current knowledge suggests that suicidal behavior: 1) are pathological entities per se, with a specific neurobiology, 2) may be studied according to a stress-diathesis model, 3) may be better characterized by identifying biomarkers. Emphasizing that pain is the core of the suicidal process, we propose an outline of a model of suicide based on clinical neuropsychological and neuroimaging data. Psychosocial stressors cause psychological pain. Through dysfunctional vasopressinergic system and cerebral regions involved in social cognitions, psychosocial stress would be maintained or give rise to new stresses, perpetuating or increasing psychache. We suggest a modification of pain thresholds in vulnerable subjects for suicide leading to an increased perception of psychache, which is associated with suicidal ideation. Then, interpersonal difficulties are associated with impaired decision-making underpinned by prefrontal dysfunction that has been associated with suicidal vulnerability. This would cause the subject to promote a choice (suicide) associated with immediate reward (pain relief), although it is associated with deleterious consequences (death). Thus, psychological pain is central to suicidal behavior as an immediate consequence of psychosocial stressors, and influencing the suicidal vulnerability favoring pain perception and increasing susceptibility to social events, based on neuroanatomical and biochemical bases. Finally the hypothesis that a change of pain perception is involved in the suicidal process would open new avenues for understanding suicidal pathophysiology. It allows considering the psychological pain as a potential therapeutic target to prevent suicide
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014MON1T023 |
Date | 03 December 2014 |
Creators | Olié, Emilie |
Contributors | Montpellier 1, Courtet, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0026 seconds