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Espace, qualité de vie et quête d'authenticité : l'attractivité des territoires ruraux québécois

Ce mémoire porte sur les mouvements migratoires contre-centriques, à la fois contre-courant de la ville et de la modernité. Ces mouvements, certes statistiquement marginaux, soulèvent la question de l'attractivité spécifique de la marginalité géographique, et plus spécifiquement l'appréciation de la ruralité comme milieu de vie. Cette valeur symbolique du rural prend d'autant plus d'importance dans un contexte de mobilité géographique des populations, a fortiori chez les jeunes. Les décisions de migrations tendent ainsi à magnifier le rôle dévolu à chaque type d'espace dont la représentation est confrontée à la construction d'un projet de vie. Par ailleurs, les représentations du rural étudiées sont considérées comme émergeant d'un contexte idéologique visant à faire rupture avec la modernité. Plus précisément, ce mémoire aborde l'hypothèse d'un discours ruraliste contemporain qui constituerait une quête d'authenticité, à la fois à rebours et en continuité avec la modernité. Cette authenticité résiderait dans la conquête par soi-même d'une vérité profonde, sensible et naturelle, intime et intense. En ce sens, c'est la vacuité relative de l'espace rural qui se trouverait alors interpellée. Les données de cette étude ont été recueillies lors de rencontres de groupes visant à cerner les représentations respectives de la ruralité et de l'urbanité chez des jeunes ruraux ainsi que de jeunes urbains. Les participants mentionnaient un grand nombre d'énoncés sur la campagne et la ville et indiquaient pour chacun leur niveau d'attractivité. Il en résulte un portrait assez détaillé des expressions symboliques et normatives opposant la campagne et la ville comme milieux de vie. Dans un premier temps, on remarque à quel point les attractifs ruraux mentionnés par les participants coïncident avec des éléments d'une quête d'authenticité: tradition, nature, intimité et communauté, ce qui confirme très solidement notre hypothèse de départ. De plus, nous avons découvert que le nouveau partage symbolique urbain-rural peut être ramené à l'opposition canonique entre le privé et le public. La ville est la Cité, le lieu de la mise en commun des ressources, espace institutionnel et organisationnel, lieu de revendication et de consommation. Pour sa part, la ruralité apparaît non seulement comme un milieu de vie agréable, mais plutôt comme l'incarnation de l'idée même de milieu de vie. Lieu d'expression de l'intimité et du domestique, la campagne est aussi lieu de ressourcement, aux sources primaires et primordiales de la nature et de la culture à travers le paysage et la tradition. Mais l'opposition entre ville et campagne, ce lieu commun servant de point de départ de l'analyse, n'est pas toujours tranchée. En effet, on voit certes se profiler une différenciation fonctionnelle et symbolique des espaces, mais celle-ci tend toutefois à s'indifférencier dans l'usage et l'appartenance, sinon simultanés, du moins alternants, des deux types d'espace. La radicalisation des valeurs symboliques des espaces va ainsi de pair avec l'enchevêtrement de leurs foncions.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2183
Date January 2009
CreatorsBédard, Sylvain
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2183/

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