VERS UNE MODELISATION DE L’INCONTINENCE URINAIRE DES FEMMES Introduction : L’objectif principal était de mieux comprendre l’histoire naturelle de l’incontinence urinaire (IU) féminine grâce à une modélisation de sa prévalence sur ses facteurs de risque, en tenant compte de sa gravité et de ses types. Un objectif secondaire était de travailler sur la classification des circonstances des fuites urinaires.Matériel et méthodes : Nous avons utilisé les données de deux sondages téléphoniques sur une population représentative, Le Baromètre Santé 2010 (3089) et Fecond (5017) ; de deux enquêtes postales au sein de la cohorte GAZEL (3098), l’une générale et l’autre centrée sur les problèmes urinaires ; et enfin d’un sondage internet de volontaires adultes, NutriNet-Santé (85037). L’IU a été définie à partir d'un questionnaire validé, l’ICIQ-UI-SF et à partir d’une liste de problèmes de santé. Nous avons utilisé des modèles binomiaux et multinomiaux de régression logistique, des analyses de correspondances multiples et de classification ascendante hiérarchique.Résultats : La prévalence de l’IU tout venant (quel que soit son type ou sa gravité) variait de 1,5 % à 38,8 % selon les enquêtes et était égale à 17,3 % dans les 2 échantillons représentatifs. La conception de l’enquête, c’est-à-dire la nature de l’échantillon (représentatif ou non), son objectif (centré sur la santé générale ou l’IU), le mode de recueil des données et la mode de définition de l’IU (à partir d’un questionnaire spécifique validé ou basée sur une liste de maladies) étaient susceptibles de modifier à la hausse ou à la baisse les estimations de la prévalence de l’IU.Les fuites les plus fréquentes étaient les fuites à la toux, les fuites avant d’arriver aux toilettes et les fuites lors de l’exercice physique. Les femmes décrivant des circonstances attribuées aux principaux types d’IU, effort, par urgenturie et mixte, formaient un groupe distinct de celles déclarant des circonstances attribuées au type IU autre. De même, les femmes déclarant des circonstances attribuables à une IU d’effort se démarquaient de celles déclarant des circonstances attribuables à une IU par urgenturie. Les circonstances les plus discriminantes pour classer les femmes incontinentes étaient : fuites tout le temps, à la toux, pendant le sommeil et après la miction. Dans toutes les enquêtes nous avons identifié des associations significatives entre presque tous les facteurs de risque disponibles et l’incontinence ; mais certains facteurs étaient liés avec toutes les formes d’IU et d’autres seulement avec certaines formes. De plus nombreuses associations ont été observées avec l’IU grave, c’est-à-dire quotidienne, qu’avec l’IU hebdomadaire. Nous avons observé plus d’associations significatives avec l’IU mixte et l’IU autre qu’avec l’IU d’effort et l’IU par urgenturie. Les plus fortes associations ont été observées pour la dépression et l’obésité, liées avec presque toutes les formes d’IU. Les variables obstétricales étaient souvent liées à l’IU mixte. Conclusion : Le questionnaire ICIQ-UI-SF est approprié pour estimer la prévalence de l’incontinence urinaire dans des échantillons représentatifs mais il apparaît insuffisant pour définir tous les types d’IU. Nos résultats ont objectivé qu’il est possible d’utiliser les circonstances des fuites d’urine pour identifier des groupes spécifiques de femmes incontinentes, et que certaines circonstances peu utilisées en cliniques sont pourtant très discriminantes. Il y a probablement des travaux à faire et à poursuivre pour explorer dans quelle mesure les circonstances des fuites ont une valeur pronostique ou prédictive de réponse au traitement. Grâce à la modélisation, où nous avons pris en compte le type et la gravité de l’IU, nous avons pu constater quelles modalités de l’IU sont liées à certains facteurs de risque et quelles modalités ne le sont pas. / TOWARDS A MODELLING OF FEMALE URINARY INCONTINENCE Introduction: The main objective was to better understand the natural history of the female urinary incontinence (UI) through modelling of its prevalence by risk factors, while taking into account its severity and its type. A secondary objective was to work on the classification of the circumstances of urinary leakage.Methods: Data came from two telephone surveys of a representative population, The Health Barometer 2010 and Fecond; two mail surveys within the cohort GAZEL, one general and the other centred on urinary problems; and an Internet survey of adult volunteers, NutriNet-Health. We defined UI from a validated questionnaire, the ICIQ-UI-SF, and from a list of diseases. We used binomial and multinomial logistic regression models, multiple correspondence analysis and hierarchical clustering.Results: The prevalence of any UI ranged from 1.5% to 38.8%. In both representative samples it was 17.3%. The design of the survey, i.e. the sampling (representative or not), its objective (centred on general health or UI-centred), the data collection mode and UI definition (symptom-based or perception-based) were likely to change either upwards or downwards the estimates of the prevalence of UI.The most frequent circumstances were leaks during coughing, leakage before getting to the toilet and leaks during physical exercise. Women describing circumstances attributable to stress, urge or mixed types of incontinence formed a separate group from those reporting leakage circumstances attributable to other UI. Similarly, women declaring circumstances attributable to stress UI stood out from those declaring circumstances attributable to urge UI. The most discriminating circumstances to classify incontinent women were: leaks all the time, leaks during coughing, leaks during sleep and leaks after urination.In all the surveys included in our work we have identified significant associations between almost all available risk factors and incontinence, but some factors were associated with all forms of incontinence and others only with few forms. In addition, more associations were observed with severe UI (i.e. daily UI), than with weekly UI. Among UI types, we observed more significant associations with mixed UI and other UI than with stress and urge UI. The strongest associations were found for depression and obesity with almost all forms of UI. Obstetric variables were often associated with mixed UI.Conclusion: Precise estimates of UI prevalence should be based on non–UI-focused surveys among representative samples and using a validated standardised symptom-based questionnaire, as ICIQ-UI-SF, but it appears to be insufficient to define all types of UI. We found that it is possible to use the circumstances of urine leaks for identifying specific groups of incontinent women. But we need to explore to what extent the circumstances of urinary leakage have prognostic or predictive value for response to treatment. With modelling, as we took into account UI type and severity, we identified which UI modalities are related to certain risk factors and which are not.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015SACLS157 |
Date | 30 November 2015 |
Creators | Bedretdinova, Dina |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Ringa, Virginie, Fritel, Xavier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
Page generated in 0.002 seconds