Les résultats médiocres obtenus en termes de maîtrise de langue étrangère à l’issue de la scolarité obligatoire peuvent certes s’expliquer par des contraintes d’ordre structurel et institutionnel : trop d’effectifs par classe, des programmes parcellés et entrecoupés, peu de coordination entre le primaire, le secondaire et le supérieur, pas assez d’heures consacrées à l’apprentissage et à la pratique des langues, un manque flagrant d’enseignants qualifiés, une formation des enseignants peu adaptée à la réalité du terrain, des contraintes d’ordre matériel limitant l’accès à la recherche et aux expériences d’immersion à l’international.Or, nous posons que les maigres résultats obtenus s’expliquent surtout et avant tout par le traitement qu’inflige l’institution scolaire à la langue « étrangère » posée et présentée comme discipline ou objet d’étude, où l’apprenant est objet, pas sujet, d’un apprentissage perçu comme circonstanciel et limité dans le temps, non comme une étape clé de sa construction identitaire.Cela pousse les acteurs –élèves, enseignants et administrateurs– à se réfugier dans une approche quantitative qui réconforte et dont les retombées doivent être facilement mesurables en termes de succès et de validation, ce que permet et autorise le recours systématique à la grammaire.C’est sur la base l’interaction que l’on bâtit une maîtrise durable et solide d’une langue. C’est la clé de voûte, le pilier, la base de l’échafaudage. Cette langue ne peut continuer d’être présentée comme « étrangère ». Au contraire, son apprentissage doit être conçu comme l’un des multiples versants d’un processus complexe de construction identitaire et intersubjective. La médiation effectuée par l’institution et l’enseignant doivent alors permettre à l’apprenant, au sujet, à ce passant entre les langues, de trouver sa « voix ». / Students rarely develop proficiency in foreign languages during their preK-12 education. This can certainly be explained by a structural and institutional reality: too many students per class; a fragmented curriculum; lack of coordination between the elementary, the secondary, and higher education; not enough instructional time devoted to learning and practicing the language; lack of qualified and talented language instructors whose training is insufficiently adapted to the on-the-ground practical reality; lack of resources that limit access to research and immersion experiences abroad.Nevertheless, we will state that the institutional discourse and general conception of “foreign” languages explains first and foremost this feeble outcome. Languages are usually presented as a content-based school “subject”. We perceive learners as objects regardless of their subjectivity. Authorities, teachers, and the students themselves tend to perceive language instruction as a circumstantial and time-limited requirement, ignoring that we are indeed confronted with a key stage in the learner’s identity construction.Therefore, the educational system tends to favor a quantitative and systematic grammar-based approach that is easily measurable in terms of “success” and “accreditation”.We fundamentally acquire language skills and develop our level of proficiency in languages through interaction. Language instruction cannot continue to be perceived as simply learning a “foreign” language. On the contrary, we must conceive it as one of the many ways in which the subject evolves in its subjectivity and identity construction process. As educators, our mediation should provide the students with the opportunity to build their self and their identity in that second language.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017MON30072 |
Date | 07 December 2017 |
Creators | Baidal Sequeira, Cristian |
Contributors | Montpellier 3, Pierra, Gisèle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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