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La floraison du lotus : communiquer la mémoire du drame cambodgien

Après trente ans de guerre civile, et après un régime qui engendra un génocide de plus du quart de la population, de quoi, et comment, se souvient-on au Cambodge? Si l'oubli à l'échelle des nations de ce génocide est manifeste, il n'en demeure pas moins qu'une mémoire de ce drame, construite dans l'enchevêtrement des mémoires collectives et individuelles, subsiste aujourd"hui au sein de la communauté khmère. Cependant, si l'époque du Kampuchéa Démocratique frappe les esprits, le drame dont il est question dans ces pages recouvre également les difficultés de la vie quotidienne dans un pays qui peine à se remettre sur pied. Il ne s'agit donc pas ici de dresser un inventaire des atrocités commises, mais plutôt de souligner le processus de compréhension et d'appropriation de la notion du drame, en lien avec le travail de mémoire et son ancrage au quotidien.
Cette étude se concentre autour de l'approche constructiviste des théoriciens Peter Berger et Thomas Luckmann, au sein de laquelle est recadrée la notion de mémoire, telle qu'entendue par Maurice Halbwachs. L'objet de recherche consiste en la dynamique communicationnelle entre la subjectivité du chercheur et celles des acteurs rencontrés, impliquant ainsi ce qui est rappelé par le recouvrement du souvenir, les réalités subjectives en jeu et les stocks de connaissances qui servent à typifier la réalité. Une dynamique qui se déroule dans un contexte, autour de différents «lieux» symboliques, offrant un aperçu du paysage après la bataille. Ces lieux constituent autant de réalités objectives qui sont subjectivées, tant par le chercheur que par les acteurs. S'intéressant également à la problématique de la transcription, l'ensemble de la démarche révèle de façon transparente la reconstruction du parcours effectué par le chercheur, s'énonçant comme une tentative d'objectivisation de sa subjectivité. Une activité d'écriture qui demeure toutefois au service d'un projet de compréhension du réel, à la recherche d'une solution pour la «floraison» de l'idée de «vivre ensemble» au Cambodge. Il en résulte un texte qui donne au lecteur quelques clés lui permettant d'entamer une réflexion sur une des plus importantes dérives qu'ait connue la modernité, dont le rejet total de ce qui la caractérise constituait l'une des idées-forces des idéologues khmers rouges. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cambodge, Génocide, Guerre, Khmers Rouges, Constructivisme, Mémoire collective, Communication, Anthropologie, Subjectivité, Transcription ethnographique, Récit de voyage.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2054
Date January 2006
CreatorsFortin, Michaël
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, PeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2054/

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