Ce doctorat se penche sur les conditions d’émergence d’une figure de « l’artiste universitaire » aux États-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il s’intéresse au contexte intellectuel et politique qui a accompagné ce changement radical de paradigme dans l’enseignement artistique américain et tente d’en observer les répercussions sur les modalités d’écriture d’une histoire de l’art dont les instances productrices sont elles-mêmes considérablement renouvelées. Accordant une place importante aux réformes de l’enseignement supérieur, cette thèse souligne le rôle instrumental de cette nouvelle figure dans la requalification de la recherche universitaire entre les années 1930 et 1960. Toutefois, loin d’être la simple conséquence d’aspirations politiques, l’artiste universitaire s’incarne dans des parcours hétérogènes ne partageant pas nécessairement les mêmes pratiques ou les mêmes objectifs. De manière convenue ou plus inattendue, nombre d’artistes dont le nom a été associé aux universités ont participé à une refonte des modalités de production des savoirs. Pourtant la reconnaissance de ces contributions individuelles s’est avérée beaucoup plus problématique que la célébration générique d’un nouvel art américain porté par des artistes « éduqués ». Aussi, cette thèse s’attache-t-elle à observer ces questions sous un angle épistémologique et à mettre ce déficit paradoxal de crédit académique en regard de pratiques contemporaines de l’histoire et de l’histoire de l’art. Ce dernier aspect est plus spécifiquement étudié à travers le parcours de Donald Judd et sa volonté d’opposer à l’idéalisme philosophique européen une pratique « réaliste » de l’histoire de l’art / This doctoral thesis explores the conditions in which the figure of the ‘academic artist’ emerged in the USA following World War II. The intellectual and political climate for radical change in the American visual arts educational paradigm is evidenced as are its repercussions on the profound renewal of agencies involved in art history production. Importance is given to reform in higher education and the instrumental role the academic artist played in redefining academic research between the 1930s and the 1960s. Such figures were far from being merely aspirational in political terms as is apparent in their range of trajectories, their practices and goals which did not necessarily coincide. Many artists, whose names were associated with academia, contributed – some conventionally, others less predictably – to new ways of producing knowledge. Yet recognizing such individual contributions posed many more problems than the more generic celebration of the new American art personified by “educated” artists. My dissertation therefore views these issues from an epistemological standpoint, weighing what paradoxically was an academic deficit against contemporary practices in history and art history. The latter is examined through the specific case of Donald Judd and his determined stance against European philosophical idealism via the “realistic” practice of art history
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA01H004 |
Date | 22 January 2016 |
Creators | Delacourt, Sandra |
Contributors | Paris 1, Darragon, Éric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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