Cette thèse se propose d’étudier les contes en vers au XVIIIème siècle, production foisonnante et féconde mais qui n’a jamais fait l’objet d’une analyse d’ensemble. Véritable phénomène de mode, comme le conte de fées qui le précède, le conte en vers est pratiqué par les auteurs reconnus, à l’image de Voltaire, comme par les plumes de second ordre, tel Grécourt, l’auteur le plus prolifique du temps. Genre marginal non codifié par les théoriciens et décrié par les tenants de l’orthodoxie littéraire, le récit versifié, qui relève de la poésie fugitive, se présente comme une émanation directe de l’art de la conversation si prisé à l’époque qu’il impose des thèmes aux écrivains et modèle la poétique des textes. Oscillant entre divertissement mondain et genre littéraire à part entière, témoignant de la crise de la poésie au siècle des Lumières, le conte en vers incarne la recherche d’une nouvelle voie poétique empreinte d’humilité, de légèreté et de simplicité et récusant la gravité et le sublime. Notre travail, qui se limite aux textes imprimés, adopte successivement trois perspectives : sociologique, historique et générique. Poésie de société, création collective et sérielle, le conte manifeste le goût du persiflage et du badinage propre à l’époque. L’approche diachronique vise quant à elle à éclairer les temps forts de la vogue du conte de 1715 à la Révolution mais aussi à dégager une continuité transhistorique en déterminant les sources ainsi que la postérité du genre. Le conte est enfin envisagé dans son rapport aux autres genres qu’il se plaît à imiter et à détourner. Libertin par sa philosophie, le conte l’est surtout par son écriture allusive et subversive. / This thesis means to study the 18th century verse tale, a rich and diverse work which has never been the subject of an overall analysis. A real fashion phenomenon, just like the fairy tale that preceded it, the verse tale was practiced by well-known authors (Voltaire) as well as second rate writers such as Grécourt, the most prolific. The narrative put into verse was a minor genre with no code which was disparaged by the supporters of literary orthodoxy. It falls within the province of transient poetry and comes straight from the art of conversation, which was so highly prized at the time that it imposed themes on writers and shaped the poetics of the texts. Between refined entertainment and fully-fledged literary genre, the verse tale, which underlines the crisis poetry was going through at the Age of the Enlightenment, embodies the search for a new poetic way marked by humility, lightness and simplicity and objecting to solemnity and the sublime. Our work, which is limited to printed texts, adopts three different angles: successively, the sociological, historical and generic angles. Tales, which are society poems and collective and serial works, are an indication of the taste for mockery and banter characteristic of this time. As for the diachronic approach, it aims at throwing light on the peaks of the vogue for tales from 1715 to the Revolution but also at bringing out a transhistoric continuity by establishing the origins as well as the posterity of the genre. Tales are also viewed in connection with the other genres it delights in imitating and twisting. They are libertine because of their philosophy but above all because of their allusive and subversive writing.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040155 |
Date | 07 December 2011 |
Creators | Tomas, Stéphanie |
Contributors | Paris 4, Menant, Sylvain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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