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Le libre arbitre et le déterminisme neuronal : la capacité d'agir librement est-elle une illusion dans la machine cérébrale?

Titre de l'écran-titre (visionné le 28 février 2024) / Le libre arbitre existe-t-il ? Cette question a traversé l'histoire de la philosophie et elle est toujours d'actualité. Contrairement aux philosophes qui ont essayé d'apporter des réponses à cette question sur le plan théorique, les neuroscientifiques ont observé le fonctionnement du cerveau dans un processus de prise de décision. Le neurobiologiste Benjamin Libet a été le premier à tenter d'établir l'existence du libre arbitre en menant des expériences visant à examiner les processus cérébraux par lesquels les agents accomplissent des actions qu'ils considèrent comme libres. Le résultat de ses expériences a montré que le cerveau initie inconsciemment les choix, les décisions ou les actions 400 m sec avant que les agents n'en prennent conscience. Cela signifie que les actions sont initiées de manière inconsciente, bien que l'agent ait l'impression d'être celui qui les initie. En d'autres termes, le libre arbitre est une sorte d'illusion du cerveau. Cependant, Libet a découvert également que même si l'agent n'est pas à l'origine de ses propres actions, il peut les contrôler grâce à son « droit de véto conscient ». Ainsi, selon Libet, le libre arbitre n'est rien d'autre qu'une capacité de contrôle de l'action. Mais peut-on vraiment défendre l'existence du libre arbitre en le considérant comme une capacité de contrôle conscient plutôt comme une capacité à initier des actions librement ? Disposons-nous vraiment du libre arbitre si nous ne sommes pas en mesure d'initier librement nos actions ? Ces questions définissent le problème général sur lequel porte ma recherche. Dans cette thèse, je soutiens que le libre arbitre est à la fois une capacité à initier et à contrôler des actions. Je montre que pour qu'une action soit considérée comme libre, elle doit être initiée consciemment et découler d'une intention. En m'appuyant sur le modèle Croyance-Désir-Intention (CDI) et sur les travaux d'Élisabeth Pacherie, je défends que les intentions initient, guident et soutiennent le processus de l'action libre. Les intentions permettent une orientation cognitive et situationnelle ainsi qu'un contrôle moteur de l'action. Le libre arbitre n'est donc pas une illusion : c'est une capacité réelle. / Does free will exist? This question has crossed the history of philosophy and is still relevant today. Unlike philosophers, who have tried to answer this question on the theoretical level, neuroscientists have observed the functioning of the brain in the decision-making process. Neurobiologist Benjamin Libet was the first to attempt establishing the existence of free will by conducting experiments to examine the processes in the brain by which agents perform actions that they consider as free. The result of his experiments showed that the brain unconsciously initiates choices, decisions, or actions 400 m sec before the agents become aware of them. This means that actions are initiated unconsciously, though the agent feels that she is the one who initiates them. In other words, free will is a kind of illusion of the brain. However, Libet also discovered that even if the agent does not initiate her own actions, she can control them using her “conscious power of veto”. Therefore, according to Libet, free will is nothing more than a capacity to control action. But can we really defend the existence of free will understood as a conscious control capacity rather than as a capacity to initiate actions freely ? Do we really have free will if we are unable to initiate our own actions freely ? These questions outline the general problem my research is addressing. In this thesis, I argue that free will is both a capacity to initiate and to control actions. I show that for an action to be considered free, it must be initiated consciously, and derive from an intention. Drawing on the Belief-Desire-Intention model (BDI) and on the work of Élisabeth Pacherie, I establish that intentions initiate, guide, and support the process of free action. Intentions allow for cognitive and situational guidance as well as motor control of action. Free will is not an illusion : it's a real capacity.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/136464
Date06 March 2024
CreatorsCamara, Keba Coloma
ContributorsBilodeau, Renée, Méthot, Pierre-Olivier
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (ix, 304 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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