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La famille nucléaire au 21e siècle : quelle place pour le père?

Depuis les débuts de la deuxième vague féministe, la participation quasi-universelle des femmes au marché du travail a causé la perte, pour les pères de famille, du rôle de pourvoyeur exclusif que ces derniers avaient tenu depuis si longtemps. Les femmes hétérosexuelles de la société contemporaine sont dorénavant plus scolarisées et atteignent des carrières plus avancées que leurs contreparties masculines. Alors que les femmes soutiennent davantage la famille par leurs emplois, les hommes doivent proportionnellement assumer des rôles plus actifs et participatifs à la maison.
En cette période de transition, de transformation et de redéfinition rapides des rôles genrés à l’intérieur de l’économie familiale hétérosexuelle, les pères participent de manière plus équitable à l’éducation des enfants et à l’entretien du domicile, ces rôles ayant longtemps été attribués presque exclusivement aux femmes. Ces nouvelles responsabilités détonnent avec les représentations stéréotypées des hommes dans la culture populaire, ainsi qu’avec les modèles d’identification de la masculinité normative que les hommes ont requis et requièrent toujours sous l’égide de l’hétérosexualité imposée. De ce fait, les hommes occidentaux de moins de cinquante ans se trouvent souvent à cheval entre deux mondes d’exigences concurrentes. La place que peuvent et doivent prendre les pères au sein de leurs familles requiert un questionnement critique.
L’ironie de la place du père peut être comprise comme la tension entre les normes du genre rétrogrades ou conservatrices et les exigences – à la fois politiques et pragmatiques – de la masculinité de la classe moyenne contemporaine. Cette tension fondamentale et structurante de la masculinité contemporaine est vécue par l’anxiété d’association au genre, ainsi qu’à travers des difficultés filiales, paternelles et intergénérationnelles. Ce mémoire de maîtrise adopte une approche déconstructiviste envers l’analyse de constructions contemporaines de la masculinité reproductive. À travers les gender studies, la théorie queer ainsi que la psychanalyse, le mémoire offre des lectures analytiques du discours de croissance personnelle de John Stoltenberg, de la fiction autobiographique de Karl Ove Knausgaard, ainsi que de la série télévisée américaine Dexter. / Since the onset of second-wave feminism, the nearly universal participation of women in the labour market has loosened fathers’ grip on the role of exclusive household provider that they had held for so long. Increasingly, heterosexual women in contemporary society have higher levels of education and more advanced careers than their male partners; in direct proportion as women are breadwinners, men are required to assume more active, participatory domestic roles.
In this time of rapid transition, transformation, and redefinition of gender roles within the heterosexual domestic economy, fathers participate more equitably in raising children and homemaking, roles that historically and culturally had long been assigned exclusively to women. These new responsibilities sit uneasily with popular culture’s stereotypical representation of men, and with identificatory models of normative masculinity that men have required under the auspices of compulsory heterosexuality. Consequently, western men younger than fifty often find themselves straddling two worlds of competing imperatives. The place that fathers can and must take in their families requires a critical inquiry.
The irony of the father’s place can be understood as the tension between retrograde or conservative gender norms and the demands – both political and pragmatic – of contemporary middle-class masculinity. This underlying, structuring tension of contemporary masculinity is experienced in gender alignment anxiety, along with filial, paternal, and inter-generational difficulties. This thesis adopts a deconstructionist approach to the analysis of contemporary constructions of reproductive masculinity. Working among gender studies, queer theory, and psychoanalysis, it offers analytical readings of the ‘self-help’ discourses of John Stoltenberg, the fictional autobiography of Karl Ove Knausgaard, and the American television series, Dexter.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/16108
Date08 1900
CreatorsLehoux, Frédéric
ContributorsSavoy, Eric
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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