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Construction identitaire dans la littérature "beure" : l'exemple de Georgette! de Farida Belghoul

Dans les années 1980, la France est confrontée à une récession économique qui participe à aggraver la précarité des conditions de vie de ses immigrants et leurs enfants. La figure de l'immigrant d'origine maghrébine se transforme. À la suite de la libération de l'Algérie, elle passe d'une perspective de l'immigration de main-d’œuvre temporaire à celle d'une immigration permanente de peuplement. C'est dans ce contexte qu'émerge un mouvement littéraire dont se revendiquent principalement de jeunes artistes français issus d'origines maghrébines : la littérature « beure ». Ce mouvement propose une identité réinventée pour les enfants de l'immigration en France. Il se réapproprie la figure stéréotypée de « l'Arabe » pour remettre en question la discrimination structurelle et systémique dont souffrent les Français issus de l'immigration post-coloniale. Des années 1980 au début des années 1990, les perspectives théoriques postcoloniales demeurent inconnues en France. Pourtant, les questions que souligne le mouvement « beur » s'inscrivent dans un même ordre d'idées que celles des théoriciens postcoloniaux anglophones pour qui la question de l'identité culturelle est un enjeu principal. L'identité mouvante et évanescente que décrivent les théoriciens postcoloniaux correspond sensiblement à l'identité controversée et poreuse que tend à définir le mot « beur ». En 1986, Farida Belghoul publie Georgette! qui lui vaut les honneurs du prix Hermès, prix du meilleur premier roman. Cette œuvre devient un roman phare au sein des études universitaires sur la littérature « beure ». Ce roman fait le récit d'une journée à l'école dans la vie d'une fillette dont les parents sont immigrants d'origines algériennes. La narratrice et protagoniste de sept ans y évolue dans un contexte où les formes de représentations identitaires sont figées et contraignantes. Il s'agira dans ce mémoire d'analyser les formes de représentation à l'œuvre dans le roman de Farida Belghoul et de les mettre en relation avec leur contexte d'émergence. La narratrice met en branle des stratégies énonciatives habilitantes et subversives pour détourner la fonction assujettissante et aliénante du stéréotype et du discours colonial et post-colonial. L'idée sera de repérer les principaux mécanismes de construction et d'énonciation identitaires qui s'illustrent dans ce roman, pour les analyser dans une perspective théorique postcoloniale.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Farida Belghoul, théories postcoloniales, identité, littérature "beure"

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4454
Date06 1900
CreatorsBolduc, Lucie
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/4454/

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