Cette recherche éclaire la prise de décision en politique extérieure dans la Roumanie de Gheorghe Gheorghiu-Dej, entre 1944 et 1965. Les mécanismes en amont de la décision, les processus de sa mise en œuvre, les problématiques liées à sa réception sont analysés. La thèse étudie les relations entre acteurs impliqués - cercles dirigeants du parti et de l'État diplomates en poste à Moscou, fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, spécialistes des questions économiques ou conseillers soviétiques -, interroge leurs trajectoires et leurs compétences. À partir d'une influence, soviétique omniprésente, véhiculée par des canaux et des institutions multiples, il s'agit de voir comment le rapport à cette domination est renversé. Les acteurs du processus décisionnel, structurés en réseaux coopératifs ou concurrents, en cercles d'allégeances et d'intérêt, contribuent à une prise de décision diplomatique inextricablement liée à des enjeux de politique intérieure. Dans le cercle restreint du Secrétariat et du Bureau politique, la lutte interne pour le pouvoir constitue d'abord un moteur de la soviétisation, puis de la désatellisation économique et de l'émancipation de la diplomatie roumaine. À destination de la puissance tutélaire soviétique, ainsi que de l'opinion roumaine et internationale, la politique extérieure devient un outil de consolidation, pour un régime et des dirigeants qui souffrent, initialement, d'un déficit de reconnaissance. Elle alimente un discours de légitimation politique, dont l'orientation nationale prend appui sur la mobilisation des masses et de l'opinion et qui revêt parfois les apparences d'une prise en compte des aspirations populaires. / This research sheds light on the decision-making in foreign policy in Gheorghe Gheorghiu-Dej's Romania, from 1944 to 1965. The mechanisms of the decision, its implementation and the issues related to its reception are discussed all through the analysis, as well as different categories of actors : the ruling circles of the Party and of the State, diplomats in Moscow, officials of Foreign affairs Ministry, economy specialists and Soviet advisors. The point is to study these actors' trajectories and to question their skills. Starting from a situation where the Soviet influence and interests are pervasive through multiple channels and institutions, it is shown how the relation to the Soviet domination is reversed. The actors involved in the decision-making process, organized in cooperative or competitive networks and in circles of loyalty and interest, contribute to diplomatic decisions that are inextricably linked to domestic policy issues. In the inner circle of the Secretariat and of the Politburo, the internal struggle for power is to be seen as an impulse first for Sovietization and then for economic desatellisation and for diplomatic emancipation. Foreign policy becomes a powerful tool of consolidation for a regime and for leaders who initially suffer from a serious lack of recognition, both toward Soviet power and toward Romanian and international public opinions. It supplies a discourse of political legitimization whose nationalist accents are first perceptible and then resolute. Based on mass and opinion mobilization, this discourse sometimes contrasts with totalitarian propaganda, to assume the appearance of popular aspirations consideration.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA010603 |
Date | 06 April 2013 |
Creators | Gridan, Irina |
Contributors | Paris 1, Rey, Marie-Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0021 seconds