La dyade mère-fille est traversée par quelque chose tenant de l’ordre du désir et du sexuel. L’idée d’un même, d’un identique rapprochant la mère et la fille ainsi que la notion de répétition qui englobe certaines de leurs relations dans un contexte de violence sexuelle intrafamiliale nous interpellent dans notre pratique en tant que clinicienne. A partir de l’apport des travaux de Sigmund Freud et de ceux de Jacques Lacan – particulièrement sur le ravage concernant ce dernier – nous souhaitons savoir quelle place peuvent subjectivement occuper les filles du point de vue de leurs mères quand ces dernières sont elles-mêmes issues de familles à transactions violentes et/ou incestueuses? Dans ces situations, nous nous interrogeons et nous penchons sur la nature de ce qui est transmis entre mère et fille. Nous ne faisons pas simplement référence à l’inceste père-fille, nous nous employons à observer aussi d'autres formes d'inceste impliquant d'autres personnes de l'entourage ainsi que ce qui est appelé l’inceste de deuxième type (selon Françoise Héritier) et l’incestuel (comme décrit par Paul-Claude Racamier). Ainsi, cette étude prend en compte ce qu’il y a derrière la confusion des rôles, des générations et de « langue » entre mère et fille dans le contexte d’inceste. Notre recherche s’articule dans le champ de l'anthropologie psychanalytique, tel qu’il est développé par Paul-Laurent Assoun et Markos Zafiropoulos (2002), qui prend en compte l'Autre social pour comprendre le sujet de l'inconscient chez Freud et Lacan. Aussi, la relation mère-fille et ses résonances sur les plans social, symbolique et psychique, ainsi que la question de l’inceste et de l'incestuel seront les fils conducteurs de notre travail. Nous proposons de parcourir la relation mère-fille dans un contexte incestuel avec ou sans passage à l’acte à travers la clinique psychanalytique en nous appuyant sur des études de cas. L’ambivalence entre l’amour et la haine, déjà présente « naturellement » dans la relation mère-fille, s’amplifie dans le contexte d’inceste. Nous tentons d’analyser en profondeur les racines de la mise en acte violente des mères lorsqu'elles « échouent » dans leur fonction protéctrice, perturbant le lien mère-fille d’une manière encore plus ravageante en reprenant ce terme au sens lacanien du mot ravage. Ces circonstances où la mère et la fille sont dans une véritable impasse témoignent d'un lien d’emprise qui nous amène à nous interroger sur le travail de transmission entre elles. / The mother-daughter dyad is crossed by something from the order of the desire and sexuality. The notion of a double, an equal, a repetition that encompasses some relationships between mothers and daughters in a context of intra-familial sexual violence is one question that challenges us in our clinical practice. From what Sigmund Freud and Jacques Lacan teach us - the latter specially about the devastation - we ask ourselves what is the place that daughters occupy in the subjectivity of mothers from families with history of incest ? What will be passed from mother to daughter ? We do not refer only to the father-daughter incest, but also to other forms of incest, involving others in the family circle, as well to what we call incest of second type (according to Françoise Héritier) and the incestual (as descibed by Paul-Claude Racamier). Thus, our research deliberates on what is behind the confusion of roles, generations and « language » between mother and daughter in the incest’s domain. The work is linked to the field of psychoanalytic anthropology as developed by Paul-Laurent Assoun and Markos Zafiropoulos (2002) which approaches the social Other to undestand the unconsciouns subject in Freud and Lacan’s theory. The mother-daughter relationship and its resonance in the social, symbolic and psychic arenas, in conjunction with the question of the incest and the incestual are the core os this work. We propose to investigate the mother-daughter relationship in a incestuous context with or without passage to the act through psychoanalytical reference supported by clinical case studies. The ambivalence between love and hate, which is « naturally » present in the mother-daughter relationship, is amplified in the incest situation. We try to analyze in depth the roots of violent action when mothers « fail » in their protective role, disturbing the mother-daughter relationship in an even more devastating way, as per the Lacanian term devastation. These circumstances in which mother and daughter are in a profound impasse reveal a relationship of domination and make us question how the transmission works between them.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCC122 |
Date | 24 September 2016 |
Creators | Valerio Orlandi, Mariana |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Zafiropoulos, Markos |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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