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Affronter le nationalisme : la France en Syrie à l’époque du Mandat (1918-1946)

Résumé :
Ni une narration chronologique, ni une exploration détaillée d'un ou de quelques événements, cette thèse aborde l'ensemble de la période mandataire d'un angle particulier, celui de la réponse française au nationalisme arabe en Syrie telle que révélée dans les archives et autres sources françaises. Elle s'intéresse aux mécanismes de pensée par lesquels une pionnière de l'idée nationale s'est trouvée à combattre cette idée chez un autre peuple.
Le Mandat accordé par la Société des nations a pour but déclaré d'accompagner les sociétés nouvellement libérées de l'occupation ottomane sur le chemin de la maturité politique complète et, donc, de l'indépendance. Utilisant ce cadre juridique qu'elle a elle-même mis en place de concert avec la Grande-Bretagne et d'autres vainqueurs de la Première Guerre mondiale, la France occupe la Syrie et le Liban entre 1920 et 1946 et administre jusqu'en 1943 leur vie politique, leurs finances et leur économie. Or, ne ré-pondant ni au texte ni à l'esprit du Mandat, ses agissements soulèvent des interrogations sur les vrais objectifs.
Cette thèse propose une réponse en montrant que le but ultime de la France est d'assurer une position dominante pérenne au Levant, militairement, culturellement et politiquement, et qu'elle conçoit le Mandat comme une mainmise coloniale, adoucie, peut-être, mais aucunement différente dans son essence des autres conquêtes coloniales entreprises dès le XIXe siècle. Un obstacle majeur se dresse toutefois contre l'ambition française : le nationalisme des Syriens.
La thèse fait état des méthodes utilisées pour mettre au pas le mouvement nationaliste. La France qualifie la Syrie d'agglomération de communautés, une antithèse du concept de nation. Elle entame son Mandat par une division du pays en plusieurs petits États, une division qu'elle finit par abandonner en 1936 au prix de luttes politiques et de révoltes sanglantes, sans toutefois renoncer à sa perception irrémédiablement communautariste de la population syrienne. En plus de la division politique, les manipulations de l'économie, des finances et des classes sociales font partie de l'arsenal exploré dans la thèse, de même que les méthodes militaires et policières ininterrompues tout au long du Mandat, quoique avec une intensité variable.
La thèse attribue l'échec, que l'on constate inévitable, de la France à réaliser aucune de ses ambitions à des idées préconçues sur la région, au refus de prendre en compte les réalités et à une intransigeance condescendante dans les relations avec les Syriens. / Abstract:
This thesis is neither a chronological narration, nor a detailed exploration of events. It examines the French response to Arab nationalism in Syria during the entire Mandate period as revealed in the archives and other French sources. A thorough look is given to the mechanisms of thought by which a pioneering country of the national idea fights this very idea embraced by another population.
The Mandate granted by the League of Nations has the stated aim of guiding populations that are newly liberated from Ottoman occupation on the path of full political maturity and, therefore, independence. Set up in concert with Great Britain and other victors of the First World War, this legal framework was used by France to occupy Syria and Lebanon militarily between 1920 and 1946 and, until 1943, to administer their political life, as well as their finances and economy. However, observing neither the letter nor the spirit of the Mandate, her actions cannot but raise questions about the real objectives.
This thesis proposes an answer. It shows that France's purpose is to ensure in the Levant a lasting dominant position, militarily, culturally and politically, and that she perceives the Mandate as a license for a colonial grip, similar at its base – but not in its form – to other colonial conquests undertaken since the 19th century. However, the nationalism of the Syrians stands as a major obstacle against the French ambition.
The thesis describes the methods used to bring the nationalist movement to heel. France perceives Syria as an agglomeration of communities, an antithesis of the concept of nation, and she began the Mandate by dividing the country into several small states. The division ends in 1936 at the cost of political struggles and bloody revolts, although France never renounced her communitarian perception of the Syrian population. In addition to the political division, the thesis explores the manipulations of the economy, finances and social classes, as well as the military and police methods exercised through-out the Mandate, albeit with a varying density.
The thesis attributes France's inevitable failure to realize any of its ambitions to her rigid, preconceived, perception of the region with a refusal to adapt it to the realities, and to a condescending intransigence in relations with the Syrians.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33377
Date09 1900
CreatorsAbou-Hsab, Georges
ContributorsSaul, Samir
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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