En France depuis 2013, des initiatives collectives d'agriculteurs sont soutenues par des politiques publiques visant à développer l'agroécologie, dont la définition inclut l'enjeu d'autonomisation des exploitations. Alors que l'agriculture est traversée par des processus d'individualisation et de déterritorialisation, le législateur a fait le pari que l'organisation collective des agriculteurs au niveau local pouvait favoriser leur autonomisation et leur engagement dans la transition agroécologique. La thèse éclaire ce paradoxe par l'analyse d'expériences d'agriculteurs organisés en Coopératives d'utilisation de matériel agricole (CUMA). Ceux-ci développent des pratiques que l'on peut qualifier d'agroécologiques afin de gagner en autonomie, en particulier vis-à-vis des marchés marqués par plus de volatilité des cours. Pour cela, ils reconfigurent leurs modes de coopération de proximité, dont l'organisation de leur CUMA. Les résultats montrent qu'ils arrivent à mettre à distance des ressources et opérateurs marchands externes, grâce à une interdépendance accrue entre pairs, qu'ils acceptent parce qu'elle leur fournit des appuis pour mieux maîtriser leur contexte d'activité. Mais ils manquent de ressources adéquates de la part des autres opérateurs du secteur agricole et alimentaire pour limiter des dépendances restantes. De même, tous les agriculteurs ne bénéficient pas également de ces coopérations approfondies, qui nécessitent des conditions appropriées. Cette thèse précise ces conditions nécessaires pour que la recherche d'autonomie et la coopération de proximité favorisent des processus de transition agroécologique de la part d'une plus large diversité d'agriculteurs. / In France since 2013, farmers' collectives initiatives are supported by specific public policies designed to develop agroecology, whose legal definition includes the objective of farm autonomy. Although agriculture is going through processes of individualization and deterritorialization, policymakers has bet that the collective organization of farmers could promote their autonomy and their agroecological transition. The thesis sheds new light on this paradox by analysis of farmers' experiences organized in farm machinery cooperatives(CUMA). These develop practices that can be described as agroecological in order to increase their autonomy, particularly in relation to markets affected by more price volatility. In so doing, they reconfigure their local modes of cooperation, including the organization of their machinery cooperative. The results show that they manage to put at distance external resources and market operators, owing to an increased interdependency with their peers, which is accepted because it allows them to better control the conditions of activity. Nevertheless, they lack appropriate resources from other operators in the agriculture and food sector to limit the remaining dependencies. Similarly, not all farmers equally benefit from such in-depth cooperation, which requires appropriate conditions. This thesis dissertation specifies the needed conditions so that the pursuit of autonomy and the local modes of cooperation can favor agroecological transition processes of a wider diversity of farmers.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018ANGE0020 |
Date | 29 June 2018 |
Creators | Lucas, Véronique |
Contributors | Angers, Ploeg, Jan Douwe van der |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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