Les effets de la sévère crise économique qui a suivi la crise financière en 2007-2008 s’est fait fortement ressentir sur le marché du travail. La croissance du chômage et l’insécurité de l’emploi ont considérablement influencé le processus de négociation salariale entre employeurs, employés et syndicats. Cette évolution a mis en avant la nécessité de comprendre à quel point ce processus ainsi que le rapport de force entre les parties en présence diffèrent en période de croissance et en période de ralentissement économique. A.n de répondre à cette question, la présente thèse étudie le comportement des employeurs, des employés et des syndicats lors du processus de fixation des salaires, en mettant particulièrement l’accent sur l’évolution de l’interaction entre ces trois agents à travers le cycle économique. Les deux premiers chapitres de ma thèse analysent les fluctuations du pouvoir des syndicats à travers le cycle et relient ces fluctuations aux fluctuations des salaires. Le premier chapitre propose un cadre théorique qui associe frictions d’appariement et syndicats et démontre que les rigidités salariales proviennent de façon endogène du comportement des syndicats. Le deuxième chapitre de ma thèse teste ces prédictions empiriquement, en utilisant un panel d’industries sur la période 1987-2000 aux États-Unis. Les résultats confirment l’hypothèse que les salaires sont moins corrélés au niveau de productivité lorsqu’ils sont négociés collectivement. L’intensification des propriétés contracycliques de la part salariale est au coeur du mécanisme. Le troisième chapitre propose un modèle avec affichage des salaires qui examine l’évolution du pouvoir de monopsone des entreprises à travers le cycle économique. Les conséquences en termes de dispersion des salaires sont étudiées. Le premier chapitre de ma thèse propose un modèle dynamique du marché du travail qui associe deux caractéristiques principales : frictions d’appariement et syndicats. A.n d’étudier comment les syndicats influencent la volatilité des salaires à travers le cycle, je dissocie les deux composants de la volatilité des salaires : la volatilité du surplus total et la volatilité du pouvoir de négociation effectif des syndicats. Le pouvoir de négociation effectif des syndicats est dé.ni comme la part du surplus total alloué aux travailleurs. Je prouve que ce pouvoir de négociation effectif est endogène et contracyclique, résultat qui provient directement de la fonction d’utilité des syndicats. L’intuition est la suivante. Du fait que les syndicats internalisent la relation entre le niveau des salaires et la création de postes, ils font face à un arbitrage entre le niveau des salaires et le niveau de l’emploi. Ainsi, les préférences des syndicats (donnant la priorité aux salaires ou à l’emploi) fluctuent à travers le cycle, et il en est de même du pouvoir de négociation effectif des syndicats. Il en résulte que, lorsque l’économie est touchée par un choc de productivité, la dynamique du pouvoir de négociation effectif des syndicats neutralise partiellement la dynamique du surplus total, mécanisme qui crée de la rigidité salariale. Le modèle est caractérisé par la coexistence d’un secteur non syndiqué, dans lequel les salaires sont individuellement négociés à la Nash, avec un secteur syndiqué. En calibrant ce modèle avec des données américaines, j’obtiens qu’un choc positif entraine, au moment du choc, une compression de la prime syndicale, suivi par une augmentation régulière de cette prime à mesure que la proportion de travailleurs employés augmente. En corollaire, l’emploi réagit plus fortement lorsque les salaires sont négociés collectivement, mais l’effet est moins persistent. / The consequences of the sudden and severe contraction of industrial output in the aftermath of the .nancial crisis of 2007-2008 are increasingly being felt in the labor market. Rising unemployment and job insecurity has greatly in.uenced wage bargaining interactions between firms, workers and trade unions. It pointed out the necessity to understand how di.erent were the wage-setting process and the balance of power between the main actors in good times and bad. As an answer to this issue, this dissertation investigates the wage-setting behavior of .rms, workers and trade unions, placing particular emphasis on how the interaction between these three economic agents changes over the business cycle. The two first chapters of the thesis analyze the fluctuations of the power of trade unions over the cycle, and relate these .uctuations to the .uctuations of wages. The .rst chapter proposes a theoretical framework with search and matching frictions and trade unions and shows how wage rigidity arises endogenously due to the behavior of unions. The second chapter tests these predictions empirically, using a panel of U.S. industries over the period 1987-2000. The results confirm the predictions that wages are less correlated with productivity when collectively bargained. The intensi.cation of the countercyclicality of the labor share is at the core of the mechanism. The third chapter proposes a model with wage posting and investigates how them onopsonistic power of firmse volves along the cycle. The consequences in terms of wage dispersion are examined. The .rst chapter of the dissertation proposes a dynamic model of the labor marketwhichintegratestwomainfeatures: matchingfrictionsandtradeunions. To examine how trade unions shape the volatility of wages over the business cycle, I decompose the volatility of wages into two components: the volatility of the match surplus and the volatility of the e.ective bargaining power. Formally, I de.ne the e.ective bargaining power of the union as the share of the total surplus allocated to the workers. Starting from the union’s objective function, I prove that its e.ective bargaining power is endogenous and countercyclical. Intuitively, because the union internalizes the relationship between the wage level and the job creation, it faces a trade-o. between the wage rate and the employment rate. Therefore, the union’s preferences (wage-oriented or employment-oriented) fluctuate along the cycle and so does its effective bargaining power. As a result, when the economy is hit by a productivity shock, the dynamics of the union’s effective bargaining power partially counteract the dynamics of the total surplus and this mechanism delivers wage rigidity. I specify a model in which a non unionized sector, where wages are negotiated through a standard individual Nash bargaining, coexists with a unionized sector. In the model calibrated with U.S. data, I .nd that a positive productivity shock leads, on impact, to a compression of the union wage premium, followed by a steady increase of this premium as the proportion of employed workers in the trade unions increases. Relatedly, employment reacts stronger when wages are collectively bargained, but its pattern features less persistence.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011LYO22024 |
Date | 10 June 2011 |
Creators | Morin, Annäïg |
Contributors | Lyon 2, Università commerciale Luigi Bocconi (Milan, Italie), Boeri, Tito, Sand-Zantman, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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