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"Tu rendras tes serments au Seigneur" : Une histoire politico-religieuse du serment. XVIe-XVIIIe siècle / "Thou shalt perform unto the Lord thine oaths" : A political and religious history of the oath, 16th-18th century

Le serment constitue un instrument privilégié pour étalonner la prégnance du domaine religieux alliée à l'instabilité du contexte politique qui caractérise la période Moderne (XVIe-XVIIIe). Il apparaît ainsi que les époques particulièrement troublées que représentent les guerres de religion puis la Révolution française connaissent un emploi permanent du serment destiné prioritairement à renforcer la solidité des liens et des accords. L'utilisation de l'institution connaît une évolution sans précédent dès les guerres de religion, mettant ainsi en lumière la nécessité d'exprimer une adhésion idéologique au côté de la traditionnelle garantie de fidélité. Durant cette période douloureuse et tout particulièrement son épilogue, le serment dessine une unité nationale désormais articulée prioritairement autour du lien politique, la dimension religieuse, bien que demeurant fondamentale, passant alors au second plan. La Révolution quant à elle, constitue l'âge d'or du serment d'adhésion, qui permet à « l'homme nouveau » d'apporter la sacralité indispensable à la régénération à une société qu'il veut déchristianisée. Au cours de cette période, le serment joue un rôle d'exclusion tout en servant de fondement à la répression révolutionnaire. Surtout, l'institution recèle des effets destructeurs, même lorsqu'elle est censée constituer l'outil créateur de la nouvelle Cité. Le recours au serment durant les périodes considérées met donc en lumière une construction de l'Etat Moderne par une sacralisation de la politique. Toutefois, l'essence même de l'institution résidant dans ses racines religieuses, un serment laïc ou servant de fondement à une société strictement laïque ne saurait exister sous peine de devenir vide de sens ou de se muer en une simple promesse. / The oath represents a key instrument for calibrating the prominence of the religious sphere combined with the political situation that characterizes the early modern period (16th-18th century). Thus, it appears that particularly troubled times -religious wars, then the French revolution- present a regular use of the oath, primarily intended to reinforce the solidity of bonds and agreements. The use of the institution experiences an unprecedented evolution as early as the religious wars, thus highlighting the need to express ideological allegiance along with the traditional guarantee of loyalty. During that painful period and especially at its conclusion, the oath conveys a national unity now primarily revolving around the political bond; the religious dimension, although still fundamental receding into the background. The Revolution is a golden age for the oath of allegiance, which enables “the new man” to provide the indispensable sanctity for the regeneration of the society he wishes to be dechristianized. During the period, the oath plays the role of exclusion while laying a foundation for the revolutionary repression. Above all, the institution conceals destructive effects, even when it is supposed to be the building tool of the new City. Resorting to the oath during the periods currently presented emphasizes the building of the Modern State through a sacralization of politics. However, as the very essence of the institution lies in its religious roots, an oath, either secular or laying the foundation of a strictly secular society may not exist without risking becoming meaningless or turned into a mere promise.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012MON10039
Date07 December 2012
CreatorsMounier, Hélène
ContributorsMontpellier 1, Carbasse, Jean-Marie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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