L'indépendance des banques centrales, thème qui galvanisa les économistes et les exécutifs macro-économiques dans le dernier quart du XXe siècle, a été longue à se concrétiser au Royaume-Uni: ce n'est qu'en 1997 que la Banque d'Angleterre, pourtant l'une des plus anciennes et prestigieuses banques centrales du monde, acquit le droit de mener la politique monétaire sans interférence gouvernementale. La genèse de cette réforme offre une perspective précieuse sur le système politique et économique britannique, sur ses évolutions récentes et les influences étrangères qui les favorisèrent: celle des Etats-Unis fut déterminante. L'indépendance de la Banque d'Angleterre a symbolisé la fin du consensus macro-économique qui prévalait dans la mère-patrie du Keynésianisme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale: elle consacrait la priorité donnée à la lutte contre l'inflation. Ce changement de perspective nécessita un aggiornamento au sein des grands partis de gouvernement, chez les Conservateurs puis chez les Travaillistes. L'autre entrave à l'indépendance de la BoE tenait au système institutionnel britannique, basé sur la suprématie du parlement de Westminster. Le New Labour, qui mit en oeuvre l'indépendance de la BoE, sut contourner cet obstacle, tout en faisant de cette réforme le symbole de sa nouvelle crédibilité économique. / Central bank independence, a leading theme among economists and macro-economic executives during the last quarter of the 20th century, was slow to materialize in the U.K.: only in 1997 was the Bank of England, one of the world's oldest and most prestigious central banks, granted the right to set monetary policy without interference from the government. The genesis of this reform gives a precious insight into the British political and economic system, its transformations and the foreign influences that brought them along: The U.S. played a key role in that process. The BoE independence embodies the demise of the macro-economic consensus that reigned supreme in Keynes' motherland since the end of World War II: it sealed a change in economic priorities that made inflation the No1 enemy. This required an aggiornamento within leading political parties, whether Conservative or Labour. The other obstacle on the way to an independent Bank of England was institutional, as such a reform clashed with the supremacy of the Westminster Parliament. New Labour, which set the Bank of England free, displayed much skill in clearing that hurdle, while making that reform the symbol of its new economic credibility.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA005 |
Date | 29 January 2016 |
Creators | Le Gouz de Saint-Seine, Sylviane |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Esposito, Marie-Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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