Comment se penser Africain au XXIe siècle, tout en étant à la fois héritier d’une histoire travestie, et désireux de dépasser les imaginaires stéréotypés générés par ladite histoire ? Cette question suggère que l’héritage colonial, précisément « la raison nègre » – laquelle est composée de deux approches distinctes, à savoir « la conscience occidentale du Nègre » et « la conscience nègre du Nègre » –, fait l’objet d’une critique. Cette critique qui se veut « objective », prône un humanisme de « l’en-commun » qui transcende l’« universalisme abstrait » occidental qui avait fait de l’Europe le centre du monde. Plusieurs discours, qui convergent vers un but commun, dévoilent une écriture qui s’investit dans la déconstruction des représentations et des imaginaires culturels forgés par l’Occident : ils interrogent le rapport Afrique-Monde et la perception identitaire en tenant compte de l’évolution historique des sociétés de ce continent. La plupart des essais et des fictions littéraires d’Achille Mbembe, d'Alain Mabanckou, de Léonora Miano, de Célestin Monga et de Fatou Diome révèlent que la race, le Nègre et le mot « Afrique » sont des fabriques, lesquelles ont été mobilisées en faveur de la traite atlantique. Ce processus de mise en fiction de l’altérité africaine semble encore d’actualité démontrant à cet effet que la condition des Africains à notre époque serait étroitement liée au passé colonial. Une analyse à la fois poétique et sociocritique des textes, mettant en avant des études croisées de ces œuvres, lesquelles confrontent les différentes perspectives, s’avérait indispensable. Dans la mesure où l’avortement des indépendances africaines occasionné par les anciennes puissances coloniales en complicité avec leurs alliés africains, les « plaies sociales » sévissant quotidiennement en Afrique et l’immigration africaine sans cesse croissante en direction des pays occidentaux indiquent que les rapports Afrique-Occident, en particulier, ne paraissent pas encore sereins ni « équitables ». D’après ces écrivains, l’identité africaine – à laquelle ils s’intéressent et qu’ils conçoivent comme une donnée flexible – s’est nourrie des multiples rencontres de l’Afrique avec principalement l’Occident, donnant ainsi naissance à une africanité inclusive : favorable à l’ouverture de l’Afrique au monde et à l’intégration du monde en Afrique. / How can we consider ourselves African in the twenty-first century when we are both the heirs of a disguised history and willing to go beyond the stereotyped imaginaries inherited from it? This question suggests that the colonial inheritance, precisely the "Negro reason", which is composed of two distinct approaches, namely "the Negro's Western consciousness" and "the Negro's negro consciousness", is submitted to criticism. That criticism – allegedly "objective'' – advocates an "in-common" humanism that transcends the "Western abstract universalism" which had placed Europe at the centre of the world. Several discourses that converge on a common purpose reveal a writing that is based on the deconstruction of the Western representations and stereotyped cultural imaginaries. They investigate the Africa-World relationship and the concept of identity taking into account the historical evolution of societies from this continent. Most of the literary essays and fictions by Achille Mbembe, Alain Mabanckou, Leonora Miano, Celestin Monga and Fatou Diome show that the race, the Negro and the word "Africa" are factories that were mobilized for the Atlantic trade. This process of putting the African otherness in fiction is still current. Indeed, it demonstrates that Africans' conditions today would be closely linked to the colonial past. A poetic and socio critical analysis of these texts, by highlighting cross-studies of these works which compare different angles, appeared necessary. In so far as the interruption of African independences caused by the former colonial powers in complicity with their African allies named the "social plagues" operating daily in Africa and the ever-increasing African immigration towards Western countries, indicate that the relationships between Africa and the Westerners in particular seem neither serene nor "equitable" yet. According to these writers, the African identity – in which they are interested in and which they consider as flexible data – has been nourished by the multiple encounters of Africa with the West mainly; thus giving birth to an inclusive Africanity: suitable to the opening of Africa to the world and the integration of the world into Africa.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019LIL3H008 |
Date | 11 June 2019 |
Creators | Koumba, Rolph Roderick |
Contributors | Lille 3, Delmeule, Jean-Christophe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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