Le présent mémoire porte sur la question de la mort de Dieu dans la philosophie allemande du XIXe siècle. Plus précisément elle entend mettre en lumière le rôle qu’un auteur comme Ludwig Feuerbach (1804-1872) a pu jouer dans la réception d’un tel événement pour la philosophie de cette époque. On observe en effet chez Hegel et Nietzsche, certainement les deux philosophes les plus importants à s’être intéressés au thème de la mort de Dieu, deux manières tout à fait différentes, voire antinomiques, d’interpréter un tel événement. Ce qui fera dire à certains auteurs comme Deleuze et Foucault notamment, qu’entre Hegel et Nietzsche il ne saurait y avoir qu’une coupure radicale tant leurs compréhensions de la mort de Dieu diffère. Un tel geste trahit cependant un certain arbitraire qui empêche de comprendre la genèse philosophique d’un tel déplacement, entre Hegel et Nietzsche, dans la manière d’aborder la mort de Dieu. C’est ici que l’étude de la philosophie feuerbachienne s’avère fructueuse, car si elle demeure dans un dialogue critique par rapport à la conception hégélienne de la mort de Dieu, sa réponse opère cependant un déplacement qui anticipe certains aspects de la pensée nietzschéenne. C’est à partir de l’analyse de sa critique de la religion chrétienne et de l’anthropologie philosophique nouvelle qui l’y oppose que l’on sera en mesure de saisir la nature de ce déplacement feuerbachien. / This Master’s Thesis focuses on the topic of the death of God in the nineteenth century German philosophy. More specifically, it highlights the role played by Ludwig Feuerbach (1804-1872) in the development of this problematic, i.e. his influence on the way this decisive “death” has been interpreted philosophically. The two major philosophical figures who have reflected on the death of God, namely Hegel and Nietzsche, have done so in very different, some would say antinomian, ways. Authors such as Deleuze or Foucault have even argued that between Hegel’s and Nietzsche’s way of addressing the question of the death of God there can be no common ground, but only an irrevocable clash. Unfortunately, such a statement forbids further investigations enabling a more rigorous understanding of the philosophical development that occurs between Hegel and Nietzsche on that specific topic, that is, on the death of God in nineteenth century German philosophy. Here, I shall argue, the study of Ludwig Feuerbach’s thought becomes essential to such an understanding, since it develops a critical dialogue with Hegel’s stance on the death of God, while at the same time anticipating some aspects of Nietzsche’s approach to the problem of the death of God.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12508 |
Date | 04 1900 |
Creators | Chaput, Emmanuel |
Contributors | Bergo, Bettina |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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