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Ethnologie du quotidien des "passionnés de moto" : construction d'un être au monde par l'investissement d'une machine / Day-to-day ethnology of motorcycle enthusiasts

Nous affirmons que la perspective consistant à aborder l'usage de la motocyclette comme figure de la prise de risque détourne du sens de ce que les motards nomment une « passion ». Nous proposons alors, par cette thèse, de faire un pas de côté et d'étudier non l'extrême mais le quotidien, par une observation participante menée sur une période de long terme. Nous cheminerons alors du « passage » du permis moto à la pratique assidue de ce qui fait la banalité et la diversité du vécu de ceux qui se disent « passionnés de moto ». Nous réalisons de cette manière une ethnologie des motards attentive à leurs biographies. Par cette approche, nous avons recueilli des discours et observé des pratiques dépassant la seule question du risque, par le désir motard d'un être au monde spécifique. L'engagement de la machine, intermédiaire entre l'homme et le monde, s'accompagne d'un univers de sens peu connu. Il se compose d'un ensemble de connaissances, de techniques du corps et de « valeurs motardes », permettant de donner sens aux discours et aux actions des motards rencontrés. Donner du sens consiste alors à dire un ordre possible du monde, ainsi qu'à le questionner. Dépassant l'image stéréotypée des motards, nous saisissons qu'ils se servent d'une machine afin d'énoncer et de réorganiser les oppositions anthropologiques fondamentales qui permettent d'interagir avec notre environnement. Par la pratique et les motifs d'actions mobilisés, les motards réinterprètent les fondements des relations homme/femme, sauvage/domestique, risque/sécurité et vie/mort. Agissant dans un univers figurant temporairement cet être au monde alternatif, ils expriment ce qu'est, à leurs yeux, un Homme accompli. / The argument developed in this PhD thesis is that considering the use of motorbikes as a symbol for risk taking reduces the meaning of what bikers call « passion ». It is therefore suggested to take a different view and - instead of studying extreme aspects - take interest in the bikers' daily routine by means of long-term participating observation. From the taking of the motorcycling license to regular bike riding, attention is focused on the banality and diversity of the life of those who call themselves « motorbike enthusiasts ». An ethnology of bikers, true to their lives, is thus being sketched. Thanks to this approach, it has been possible to collect utterances and observe practices that go beyond the sole issue of risk, through the biker's desire of belonging to a specific world. The involvement of the machine - interface between men and world - is coupled with a universe the meaning of which is little known. It is made of know-how, bodily techniques and « bikers' values » that give sense to the statements and actions of the encountered bikers. To give sense here means both articulating a possible world organization and questioning it. Beyond the stereotyped image of bikers, their use of a machine is a way to state and reorganize fundamental anthropological oppositions that allow interaction with our environment. By their practice and the motivations to their actions, bikers reinterpret the fundaments of man/woman, savage/servant, risk/security and life/death relations. Acting in this universe that temporarily features beings belonging to an alternative world, they express what in their eyes is an accomplished Human being.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2009METZ015L
Date16 June 2009
CreatorsOudin, François
ContributorsMetz, Mozère, Liane
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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