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Intelligence artificielle : du mythe de la créature artificielle à son actualisation contemporaine

Bien que la science n’ait pas encore percé les secrets de la conscience humaine, les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle ont provoqué une résurgence du mythe de la créature artificielle dans le domaine de l’imaginaire. Ce mémoire vise à comprendre l’actualisation de ce mythe antique par la promesse scientifique contemporaine et son incarnation dans l’imaginaire cinématographique de science-fiction. Après un retour historique sur l’évolution du domaine de l’IA, j’insisterai sur le rôle joué par le cinéma de science-fiction dans sa capacité à construire un imaginaire scientifique crédible. Je me concentre sur le mythe antique de la créature artificielle pour ensuite mettre en évidence le point où il rencontre la science par l’usage du medium cinématographique, capable de transmettre cet « ailleurs » contenu dans la promesse scientifique et matérialisé par la science-fiction. Afin de rendre compte de cette actualisation, je forme un corpus de films en prenant soin de retracer la généalogie conjointe de l’évolution scientifique de l’IA et de sa projection dans l’imaginaire par la mise en parallèle dans l’analyse de l’actualité de la recherche technoscientifique au moment de la parution de chaque film du corpus. Par cette méthode j’arrive à liste suivante : Frankenstein (1931) ; 2001, A Space Odyssey (1968) ; Blade Runner (1982) ; Terminator 2 (1991) ; A.I : Artificial Intelligence (2001) ; Her (2013) ; Ex Machina (2015) ; Blade Runner 2049 (2017). Cette disposition me permet de constater l’évolution de la promesse de l’IA forte en prise avec la discussion que le réel entretient avec l’imaginaire du mythe de la créature artificielle. Par l’analyse des technologies qui sous-tendent la création de chacune de ces créatures, j’analyse la manière par laquelle la science-fiction matérialise la promesse scientifique d’une IA forte, et cela avant même l’érection de son domaine consacré (i.e. Frankenstein). Deux films ont cependant résisté à mon cadre d’analyse, Blade Runner et Blade Runner 2049, en offrant une histoire alternative de l’IA à partir d’une créature artificielle non pas entièrement technique mais cyborg, à l’interstice de notre monde biologique et celui de la machine. / Although science has yet to unlock the secrets of human consciousness, recent advances in Artificial Intelligence research have caused the myth of the artificial creature to resurface in the realm of the imaginary. This dissertation aims to understand the actualization of this ancient myth through the contemporary scientific promise of AI and its incarnation in the cinematic science fiction imagination. After a historical review of the evolution of the field of research in AI, I insist on the role played by science fiction cinema in its ability to build a credible scientific imagination. I then come back to the imaginary of the myth of the artificial creature to highlight the point where it meets science through the use of the medium of cinema, capable of transmitting this "elsewhere" contained in the scientific promise and materialize it through science fiction. I form a corpus of seven films retracing the joint genealogy of the scientific evolution of AI and its projection into the imagination by comparing it in the analysis of current events of technoscientific research at the time of the release of each film in the corpus. By this method I arrive at the following list: Frankenstein (1931); 2001, A Space Odyssey (1968); Blade Runner (1982); Terminator 2 (1991); A.I: Artificial Intelligence (2001); Her (2013); Ex Machina (2015); Blade Runner 2049 (2017). This allows me to describe the evolution of the promise of strong AI in the discussion that the real entertains with the imaginary of the myth of the artificial creature. By focusing on the technologies which underlie the creation of each of these creatures, I am able to analyze how science fiction materializes the scientific promise of a strong AI, and this even before the erection of its consecrated domain (i.e. Frankenstein). However, two films withstood our analytical framework, Blade Runner and Blade Runner 2049, by offering an alternate story of AI from an artificial creature not entirely technical but cyborg, at the interstice of our biological world and that of the machine.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26024
Date07 1900
CreatorsClément, Vincent
ContributorsBardini, Thierry
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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