Cette thèse analyse les pratiques langagières hétérogènes d’une quarantaine d’adolescents originaires des quartiers multiculturels de la capitale norvégienne. Croisant une approche sociolinguistique, épistémologique et psychoculturelle, nous nous interrogeons sur les motivations sociales et individuelles du recours à des variables lexicales et syntaxiques jugées innovantes en norvégien. Notre recherche vise à démontrer que ces éléments linguistiques ne résultent pas d’un manque de compétences linguistiques, mais bien d’une variation stylistique à laquelle les locuteurs-individus ont recours en fonction d’une multitude de paramètres internes et externes à l’énonciation. L’analyse sociohistorique permet de replacer les locuteurs dans leur environnement local et de contextualiser leurs faits de langue. L’analyse linguistique s’appuie quant à elle sur des données écologiques recueillies dans le cadre du projet national UPUS (Utviklingsprosesser i urbane språkmiljø – Processus de développement linguistique en milieu urbain) mené entre 2006 et 2008 à Oslo. In fine la thèse propose d’envisager les pratiques stylistiques hétérogènes comme un champ de ressources non-fixes présent dans le répertoire d’individus aussi bien adolescents qu’adultes, issus des minorités comme de la majorité nationale dont le point commun n’est pas le partage d’une origine ethnique mais bien l’expérience conjointe de l’actuel milieu urbain contemporain. / This thesis provides a sociolinguistic analysis of Norwegian contemporary language practices among 41 adolescents all raised in multilingual and multicultural environments in the Eastern parts of Oslo. Based on a series of examples from the UPUS-Project (Utviklingsprosesser i urbane språkmiljø – Linguistic Development in Urban Environments), this work discusses social and individual motivations which lead speakers to use innovative lexical (including non-European loan words) and syntactic features in Norwegian. We argue that heterogeneous features do not result from a lack of language skills but rather are a part of a speech style thatspeakers activate depending on discursive settings. We also take into account the social and historical dimensions of Oslo in order to contextualize the language practices and to demonstrate how speakers during the life stage of adolescence make themselves heard on the local and global society. We suggest that this new speech style is not restricted to Oslo and adolescents speakers, but rather is a common resource for whoever wants to show solidarity toward the contemporary urban reality.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA040182 |
Date | 26 November 2016 |
Creators | Harchaoui, Sarah |
Contributors | Paris 4, Gadelii, Karl Erland |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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