La thèse s’intéresse aux expositions de design graphique, à la fois en tant qu’événements constitutifs de l’histoire de la discipline et en tant qu’espaces (scénographiques et discursifs) où se manifestent ses liens plus ou moins assumés avec la création artistique. Elle s’appuie sur un corpus de quatre cents expositions, organisées entre 1895 et 1995, au sein de trois institutions muséales : le Stedelijk Museum d’Amsterdam, fondé en 1895, le Museum of Modern Art (MoMA) de New York, créé en 1929 et le Musée national d’art moderne-Centre de création industrielle (Mnam/Cci), né en 1993 de la fusion de deux départements du Centre Pompidou. L’étude des archives de ces manifestations met au jour ce que furent les choix de programmation des musées (quels objets, quelles époques, quels graphistes mettent-elles en avant ?) ; mais aussi les différents statuts qui sont conférés aux objets imprimés, par la scénographie ou par les discours qui les environnent. La thèse révèle, notamment, la préférence des musées d’art moderne pour l’affiche, pour le graphisme « d’utilité publique » et pour le travail des « graphistes-auteurs ». À ce graphisme « de musée » sont appliqués des cadres interprétatifs qui le rapproche de la création artistique : assimilation du graphiste à un artiste, omission des circonstances de la commande, description des styles, recherche des influences… Les expositions de « communications visuelles » organisées par le CCI offrent un singulier contrepoint à ce modèle, dans la mesure où elles consacrent moins les « œuvres » du graphisme qu’elles ne s’interrogent sur leur contexte social de production et d’utilisation. / This dissertation looks at graphic design exhibitions both as events that are part of the history of the discipline and as scenographic and academic forums for expressing, more or less consciously, its links with artistic creativity. It is based on the analysis of four hundred exhibitions, held between 1895 and 1995 at three modern art museums : the Stedelijk Museum in Amsterdam, founded in 1895, the MoMA in New York, inaugurated in 1929 and the Musée national d’art moderne-Centre de création industrielle (Mnam/Cci), created in 1993 after the fusion of two separate departments of the Centre Pompidou. The archives of these exhibitions highlights both the choices of programming (what objects, eras and graphic designers do they ?), and the various status confered to printed objects by scenography and surrounding texts and discourses. The dissertation reveals the preference of modern art museums for posters, for graphic design for the public domain, and for the work of ‘graphic designers-cum-authors’. This specific graphic design elected by museums is envisionned according to interpretative frames that likens it to artistic creation through the rapprochement between graphic designers and artists, the omission of circumstances pertaining to commissions, descriptions of styles, search for influences, etc. The ‘visual communication’ exhibitions organised by the CCI provide a striking contrast to this model in so far as they concentrated less on the actual ‘works’ of graphic design than on the social context of their production and use.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA080084 |
Date | 15 September 2017 |
Creators | Imbert, Clémence |
Contributors | Paris 8, Antoine, Jean-Philippe, Smet, Catherine de |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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