Croisant la sociologie des relations internationales et la sociologie de l’action publique, et s’appuyant sur un travail d’enquête principalement qualitatif – observation participante, entretiens semi-directifs – mais aussi quantitatif – analyse statistique textuelle -, cette thèse analyse les ressorts de la diplomatie climatique du Bangladesh, ainsi que les acteurs qui participent à son élaboration et à sa mise en œuvre. Alors que la littérature sur la gouvernance mondiale du climat s’est longtemps d’abord intéressée au rôle des acteurs « dominants » du régime climatique, cette recherche enrichit ces travaux en étudiant, à l’aide d’un cas d’étude empirique, les capacités de négociation des États « dominés », mais aussi les obstacles à leur participation effective aux négociations climatiques. Elle met en évidence l’existence d’un weak power, qui correspond à la capacité d’un acteur « faible » de contourner et/ou de transformer en avantage comparatif son déficit de puissance structurelle, grâce notamment à des ressources « empruntées » à d’autres acteurs, en vue d’exercer une influence sur le processus et les résultats des négociations. Elle montre comment le Bangladesh est parvenu à acquérir une identité ambiguë dans le régime climatique, marqué par la reconnaissance à la fois de son statut de pays « le plus vulnérable » aux impacts du changement climatique, et de celui de « champion de l’adaptation », qui lui permet de faire entendre sa voix, de capter des financements internationaux et de légitimer ses revendications. Esquissant les contours d’un modèle d’analyse permettant d’analyser les conditions d’activation, les ressources, les stratégies diplomatiques et les types de leadership propres au weak power, cette thèse participe à une meilleure compréhension du « paradoxe structuraliste » identifié par William Zatman et à la place des États dominés dans les négociations internationales. / Cross-checking the sociology of international relations with public policy analysis and mobilizing qualitative – participant observation, semi-structured interviews – and quantitative – textual analysis – methods, this dissertation analyses the development and implementation of the Bangladesh’s climate diplomacy. For a long time, the literature on global climate governance has focused on the role of dominant players in the climate regime. But this body of work does not provide a comprehensive insight on the negotiation capacities of dominated players and the limits to their effective participation. Based on a detailed empirical study, this research aims to fill this gap. It demonstrates the existence of a weak power that is defined as the ability of a « weak » actor to circumvent and/or transform its lack of structural power into comparative advantage, thanks in particular to borrowing resources to other actors, to influence the process and results of negotiations. This research shows how Bangladesh has acquired an ambiguous identity in climate regime, being both “the most vulnerable” country to climate change impacts and the “adaptation leader”. This dual identity allows Bangladesh to raise its voice in climate negotiations, to attract international funding and attention, and to legitimise its claims. This dissertation sketches out the contours of an analytical model enabling to analyse activation conditions, resources, diplomatic strategies and forms of leadership specific to weak power. In doing so, it contributes to a better understanding of the “structuralist paradox” identified by William Zartman and to the role of dominated states in international negotiations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017IEPP0010 |
Date | 17 March 2017 |
Creators | Baillat, Alice |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Devin, Guillaume |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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