Si l’instruction scolaire semble un acquis de la plupart des sociétés contemporaines, elle n’en demeure pas moins le fruit d’une très lente évolution comme ce fut le cas dans l’actuelle République démocratique du Congo pendant un siècle. Lors de la période coloniale – de la création de l’Etat du Congo en 1885 par la conférence de Berlin jusqu’à l’indépendance obtenue en 1960 – la fonction de l’enseignement a été confiée par le pouvoir essentiellement aux missions catholiques belges avec la vision utilitariste de former des auxiliaires de l’administration et des ouvriers aux fins d’exploitation de la colonie. Sur le plan juridique, cet objectif apparaît de façon sous-jacente dans le concordat de 1906, la réglementation des études de 1924 et la réforme scolaire de 1948. Malgré l’élan réformateur impulsé par le parti socio-libéral belge après la Seconde Guerre mondiale, l’école coloniale a peiné à promouvoir une élite locale avec cette conséquence que le chaos sanglant des cinq premières années de l’indépendance est à attribuer en grande partie à l’impréparation des Congolais à assumer de hautes responsabilités politiques. Le modèle social hérité du passé colonial étant considéré comme aliénant, le Président Mobutu a étatisé les écoles en décembre 1974 en opposition à la hiérarchie catholique, déclenchant ainsi une grave crise qui fut apaisée par la signature d’un accord en 1977 permettant la rétrocession des réseaux scolaires à leurs anciens administrateurs. Puis, une loi portant régime général applicable à l’enseignement national a été promulguée le 22 septembre 1986, marquée par le souci d’une austérité budgétaire nécessitée par la politique économique désastreuse de zaïrianisation du Maréchal-Président. / If schooling for all is taken for granted in most contemporary societies, it remains nevertheless the result of a slow process of development. Such was the case in the present Democratic Republic of Congo where it evolved over a century. During the colonial period – from the creation of the Congo as a state by the Berlin Conference of 1885 up to its independence proclaimed in 1960 – education, average length 2 years, was entrusted by the government above all to the Belgian Catholic Missions, with the utilitarian objective in mind of forming government employees and workers able to exploit the colony Generally speaking, this objective appears to underlie the Concordat of 1906, the School Regulations of 1924 and the School Reform of 1948. In spite of the impetus to reform given by the Belgian Social Liberal Party after World War II, colonial schools had great difficulty forming an elite in the local population. The consequence was bloody chaos during the first five years of independence. This is to be attributed to the lack of sufficient preparation given to the Congolese people for them to be able to assume political positions of great responsibility. As the model of society inherited from the colonial past became considered an alienation, Maréchal-President Mobutu nationalized the schools in December 1974 in opposition to the Catholic hierarchy. This caused a period of serious unrest finally settled by the signing of an agreement in 1977 granting the handing back of school systems to their former administrators. Then, on 22 September, 1986, an outline-law applying to the national school system was promulgated marked by the need for budgetary austerity brought about by President Mobutu’s disastrous economic politics, his zaïranisation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016SACLS306 |
Date | 18 October 2016 |
Creators | Balabala Nembenze, Désiré |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Bégou-Davia, Michèle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
Page generated in 0.0033 seconds