Ce mémoire a pour objectif général d’apporter une contribution à la compréhension de la nature et l’étendue des modifications du paysage par les Iroquoiens du Saint-Laurent dans la vallée laurentienne au XVIe siècle. Comme « organismes vivants », ce groupe culturel apparenté qui occupait un grand territoire entre l’embouchure des Grands Lacs et le golfe du Saint-Laurent constituant une vaste zone de captage de ressources, a créé des niches pour assurer sa reproduction. Nous nous intéressons particulièrement à l’empreinte que ces niches réalisées ont laissé sur leur environnement en prenant spécifiquement le paysage comme objet d’étude. Nous avons cherché à évaluer l’importance ou l’étendue de cette « transformation ». Puisqu’il est difficile de « voir » ces paysages du passé, nous avons tenté de les décrire en utilisant des descriptions des premiers explorateurs, missionnaires, aventuriers, administrateurs et colonisateurs européens, d’une part, et à des études paléoécologiques et archéologiques plus récentes, de l’autre.
La démarche adoptée est celle de la multidisciplinarité. Les études protohistoriques sur le paysage étant relativement peu fréquentes en écologie végétale et dans les disciplines de l’aménagement, nous nous appuierons principalement sur une revue de littérature dans les domaines de l’ethnologie, de l’ethnohistoire, de l’histoire, de l’ethnologie comparative, de la géographie, de l’écologie, de l’agronomie, de la palynologie, de l’étude des charbons de bois fossiles, de l’archéologie et de l’archéologie du paysage, considérant certains paysages comme une niche réalisée. Au final, plus de 400 textes ont été consultés dont 160 ont été cités dans ce mémoire.
Les illustrations de l’explorateur et du cartographe Samuel de Champlain, sur la côte est de la Nouvelle-Angleterre, et celles de la vallée du Saint-Laurent ont été étudiées pour déterminer à la fois leur valeur de « vérité » et leur valeur de « connaissances » et, ainsi nous permettre de mieux comprendre les paysages anthropiques de ces territoires.
Un des outils les plus efficaces pour défricher de larges pans des forêts pour ainsi ouvrir le paysage et permettre, en autre, la mise en culture de la terre est l’utilisation du feu. Nous avons recensé un certain nombre d’observations dans ce sens dans le nord-est de l’Amérique, mais pas strictement dans la vallée du Saint-Laurent. La niche réalisée par les Iroquoiens du Saint-Laurent devait constituer un ou des paysages de type mosaïque. C’est-à-dire que de grandes étendues de forêts denses pouvaient alterner avec des forêts de type « parc ». Les sources historiques retenues dans notre mémoire tendent à confirmer ce type de paysages dans certaines parties de la vallée laurentienne et autour des Grands Lacs. / The purpose of this thesis is to contribute to the understanding of the nature and extent of landscape changes by the Iroquoians of the St. Lawrence in the Laurentian Valley in the sixteenth century. As a "living organism" (Homo sapiens), this related cultural group, which occupied a vast territory between the mouth of the Great Lakes and the Gulf of St. Lawrence, was a large resource catchment area and created niches to ensure its reproduction. We are particularly interested in the « footprint » that these niches made to leave on their environment by specifically taking the landscape as a scale of study. We sought to assess the importance or extent of this "transformation". Since it is impossible to "see" these landscapes of the past, we have tried to describe them using descriptions of early explorers, missionaries, adventurers, administrators and European colonizers, on the one hand, and more recent paleoecological and archaeological studies, on the other hand.
The approach adopted is that of multidisciplinarity. Protohistorical studies on landscape are relatively infrequent in plant ecology and in the disciplines of planning, we will rely primarily on a literature review in the fields of ethnology, ethnohistory, history, comparative ethnology, geography, ecology, agronomy, palynology, the study of fossil charcoal, archeology and landscape archeology, considering certain landscapes as a realized niche construction. In the end, more of 400 texts were consulted, of which 160 were cited in this master thesis.
Illustrations by Samuel de Champlain, explorer and cartographer, on the east coast of New England, and those of the St. Lawrence Valley were studied to determine both their value as "truth" and their value as "knowledge" and thus allow us to "see" the anthropic landscapes of these territories.
One of the most effective tools for clearing large part of forests to open up the landscape and allow, among other things, the cultivation of the land is the use of fire. We have identified a number of observations along these lines in northeastern America, but not strictly in the St. Lawrence Valley. The niche created by the Iroquoians of the St. Lawrence was to constitute one or more mosaic-type landscapes. That is, large areas of dense forest could alternate with "park" type forests. The historical sources retained in our memory tend to confirm this type of landscape in certain parts of the Laurentian valley and around the Great Lakes.
As part of this master thesis, we are looking to know if the use of fires controlled by Aboriginals for the creation of a niche or for the maintenance of the niche created could be used in the management of natural environments by taking for example the speckled alder (Alnus incana ssp. rugosa) overgrowth in marsh of Lake Saint-François National Wildlife Area.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24122 |
Date | 03 1900 |
Creators | Fortin, Daniel |
Contributors | Domon, Gérald |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
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