En 1974, l’île de Chypre s’est vue contrainte à la partition suite à une intervention militaire turque. Plus d’un tiers du territoire chypriote est encore occupé – en 2014 – par l’armée turque tandis qu’une ligne de démarcation, dite zone morte, protégée par les Casques bleus des Nations Unies, sépare les habitants de l’île entre d’un côté – au sud – les chypriotes grecs et de l’autre – au nord – les chypriotes turcs et les colons turcs.Le lieu symbolique que crée l’art à Chypre – ce territoire balafré – reproduit-il la dualité territoriale et les conséquences de la partition de l’île ? Objets de cette recherche sont les notions d’espace, de mémoire et d’histoire telles qu’elles apparaissent à travers le prisme artistique. Dans la perspective de l’histoire de l’art, cette thèse propose ainsi une analyse d’œuvres d’artistes chypriotes à travers les relations que ceux-ci entretiennent avec l’espace fractionné – le sud, le nord et la zone morte – et telles que ces relations sont révélées par les œuvres.Les créations artistiques évoquées traitent de la particularité de cet espace qui ici constitue très souvent le point de départ de la création de l’œuvre : des souvenirs du lieu perdu situé de l’autre côté de la ligne, de l’expérience de l’espace présent et de l’appropriation – concrète et métaphorique – de la zone morte. Elles mettent également en évidence la nostalgie tout en engendrant de nouvelles cartographies et en ouvrant – en vue d’une réconciliation – le champ des possibles. Chaque œuvre transgresse à sa manière – artistique, poétique et esthétique – la frontière. C’est ainsi que cet espace fractionné est susceptible de devenir « habitable ». / In 1974 the island of Cyprus was forcibly divided by a Turkish military intervention. Over a third of Cyprus' territory is still, in 2014, under occupation by the Turkish army. A demarcation line, known as the dead zone, manned by United Nations peacekeepers, separates the inhabitants of the island between on one side, the Greek Cypriots in the South, and on the other side, the Turkish Cypriots together with settlers from Turkey, in the North.Does this symbolic place that art creates, this scarred territory, reproduce the territorial duality and the consequences of the division of Cyprus? The object of this research is the notions of space, memory and history as they appear through the artistic view. From the perspective of the history of art, this thesis presents an analysis of the works of Cypriot artists through the relationships they maintain with the fragmented space – the South, the North and the dead zone – as these are revealed through the works of art.The artistic creations in question deal with the particularity of this fragmented space that often constitutes the starting point of the creation of the work of art : the memories of the lost place situated on the other side of the line, the experience of the present space and the appropriation, real and metaphorical, of the dead zone. They demonstrate the nostalgia by creating new cartographies and by opening, with a view to reconciliation, the field of possibilities. Each work of art transcends in its way –artistic, poetic and aesthetic – the border. It is in this way that this fragmented space is likely to become “habitable”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100028 |
Date | 05 February 2015 |
Creators | Asimenou, Monika |
Contributors | Paris 10, Flahutez, Fabrice |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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