La rencontre de l'intelligence ambiante et de la robotique d'assistance a donné naissance à ce que nous avons appelé robotique ambiante d'assistance car destinée à assister une personne en perte d'autonomie. Elle s'appuie sur l'existence de réseaux d'objets communicants présents dans l'environnement de la personne pour décliner un ensemble de services et de téléservices destinés à faciliter la vie quotidienne de cette personne et de son entourage. Un, voir plusieurs robots peuvent être présents dans cet environnement. Une communauté scientifique récente s'est construite autour de la robotique ubiquitaire. Tandis que les robots des générations précédentes ont été conçus pour réaliser des tâches spécifiques et construits en tant qu'unité indépendante, la nouvelle génération vise l'ubiquité. L'autonomie du robot est, dans ce cadre, obtenue par une interaction étroite entre le robot et l'environnement ambiant communicant. Jusqu'à ces dernières années le robot évoluait dans un environnement plutôt hostile qui ne lui facilitait pas la tâche. Dans le contexte de l'intelligence ambiante, les objets communicants de l'environnement peuvent jouer un rôle "facilitateur" en aidant le robot à se localiser, naviguer, rechercher un objet. Inversement, le robot peut être vu comme un objet communicant qui est mis à contribution par des services autres que l'assistance à la personne en perte d'autonomie. Le premier objectif de cette thèse est de proposer une architecture informatique permettant la coopération entre le robot et les objets communicants présents dans l'environnement tels que les capteurs ou les actionneurs. Une des difficultés est que le robot évolue dans un environnement encombré, changeant de façon non prédictible au sens où, par exemple, les capteurs ambiants peuvent être disponibles/indisponibles, accessibles/inaccessibles. Il est donc nécessaire de disposer de mécanismes d'adaptation face à des situations diverses voir imprévues afin qu'au final, le robot réussisse sa mission, se déplacer d'un point A à un point B, si possible en tenant compte de contraintes telles que le degré d'urgence ou le niveau de précision. Nous avons aussi pris en compte une autre contrainte, d'ordre éthique, dimension très débattue dans les projets de robotique d'assistance à domicile, qui est le degré d'intrusion. L'intrusion d'une intelligence ambiante capable d'agir et de percevoir, en présence de la personne, occasionne une gêne pour celle-ci et son entourage. Dans le cadre de cette thèse, nous évaluerons notre architecture informatique de coopération entre le robot et le réseau de capteurs, ainsi que les mécanismes d'adaptation avec la tâche de localisation du robot. L'ambition est de fournir un résultat de localisation à tout prix, quitte à ce qu'il soit dégradé et ce, quelle que soit la situation rencontrée. Pour répondre à cette obligation de résultat, nous avons introduit la notion d'effet. Le système cherche à se rapprocher le plus près possible de l'effet demandé. C'est la solution acceptable, au sens de certains critères, qui est retenue. Ce n'est pas forcément la solution optimale. Le deuxième objectif de la thèse est de proposer une méthode de localisation par coopération robot-environnement communicant. Notre ambition est de localiser avec certitude le robot dans une zone de l'habitat. Les dimensions de cette zone peuvent être très variables. Ces dimensions dépendent des besoins de la tâche, voire de l'enchaînement de tâches, que prévoit de réaliser le robot à cet instant, mais découlent aussi de facteurs comme la dispersion des capteurs dans l'environnement, la qualité des mesures disponibles. Nous partons du principe qu'une bonne connaissance de sa situation, la certitude d'être dans cette zone avec une précision connue, permettra au robot d'adopter la meilleure stratégie possible pour assurer sa mission qui est de retrouver la personne dans son habitat. Aussi, la position et l'orientation du robot doivent être données avec une précision garantie. C'est moins la précision que la certitude que le robot appartienne à cette zone qui importe. Bien que l'approche de localisation ait pour ambition d'utiliser les mesures provenant d'un réseau de capteurs, les plus variés possibles, situés dans l'environnement ou sur le robot, elle n'a pas vocation, du moins dans sa version de base, à répondre à tous les cas de figure. Nous allons préciser le périmètre de son utilisation. L'un des intérêts de cette méthode est d'être apte à utiliser des mesures issues de capteurs du robot et de l'environnement. Les mesures sont des angles connus avec une certaine incertitude. La localisation est obtenue par multilatération. La version de l'algorithme proposé dans cette thèse a pour vocation d'une part, de montrer l'intérêt de l'approche par intervalles, et d'autre part, de disposer d'une méthode de localisation qui sera utilisée par les agents capteurs du SMA décrit plus haut. Des améliorations peuvent être apportées sur plusieurs points. Tout d'abord, les mesures aberrantes qui violent de l'hypothèse d'erreur bornée ne sont pas traitées. Il existe des pistes dans la littérature pour y remédier. Par ailleurs, il a été considéré, pour simplifier la présentation de l'approche, que la localisation des capteurs et des marqueurs de l'environnement était connue. Mais il est facile d'introduire cette incertitude dans l'algorithme.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00674653 |
Date | 11 January 2012 |
Creators | Andriatrimoson, Antonio |
Publisher | Université d'Evry-Val d'Essonne |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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