Le sommeil joue un rôle très important sur la santé de l’humain. Toutefois, la prévalence des troubles du sommeil est en augmentation dans la société occidentale. Chez l’enfant, les troubles respiratoires du sommeil sont les plus courants. Ceux-ci, bien que souvent mal connus, voient leur prévalence augmenter dans les dernières décennies. De ce fait, la communauté scientifique leur accorde de plus en plus d’importance et se questionne concernant leurs impacts sur la santé de l’enfant et de l’adolescent. Plusieurs évidences scientifiques démontrent que les troubles respiratoires du sommeil chez l’enfant sont liés à plusieurs complications cardiovasculaires et métaboliques ainsi qu’à des altérations du développement cognitif et comportemental. Pour cette raison, la prise en charge des troubles respiratoires du sommeil chez l’enfant est devenue un enjeu de santé important. Cette étude vise à évaluer les effets d’un programme d’entrainement physique supervisé et individualisé de six semaines sur l’index apnée-hypopnée d’un échantillon d’enfants âgé entre 10 et 17 ans présentant des symptômes de troubles respiratoires du sommeil. Parallèlement, l’étude vise à déterminer si l’une des composantes de la capacité physique joue un rôle principal dans l’amélioration de ceux-ci et également vérifier si l’effet de l’exercice physique sur les paramètres respiratoires peut être indépendant d’une perte de poids. De par les études antérieures s’intéressant à cette question chez l’adulte, l’hypothèse principale présentée est que le programme d’entrainement physique permettra d’améliorer l’index apnée-hypopnée des participants du groupe entrainé comparativement au groupe témoin. De plus, les hypothèses secondaires proposent que l’amélioration de l’index apnée-hypopnée sera corrélée à l’amélioration de la capacité aérobie plutôt qu’à la capacité anaérobie et que l’amélioration de l’index apnée-hypopnée sera indépendante de toute perte de poids. Afin de vérifier ces hypothèses, onze participants âgés de 10 à 17 ans ont été intégrés à cette étude. Ceux-ci se sont livrés au départ à une batterie de tests comprenant une polysomnographie, l’évaluation des mesures anthropométriques, trois épreuves d’effort permettant d’évaluer leur capacité aérobie, anaérobie lactique et anaérobie alactique. Une fois cette première batterie de tests complétée, les participants ont été randomisés entre le groupe témoin, qui avait comme consigne de continuer leurs activités sans changer ses habitudes et le groupe entrainé, qui a participé à un programme d’entrainement physique supervisé de six semaines, à raison de trois séances par semaine d’entrainement par intervalles d’une heure chacune. À la suite de ces six semaines, les deux groupes se sont livrés à la même batterie de tests pour une deuxième fois. Une troisième polysomnographie a également été réalisée trois mois après la deuxième batterie de tests afin d’évaluer les effets à moyen terme du programme d’entrainement. L’analyse des données obtenues suite à ce processus n’a pas permis de démontrer une amélioration significative de la consommation maximale d’oxygène (VO2max) groupe entrainé comparativement au groupe témoin. Le programme d’entrainement à toutefois permis d’engendrer une amélioration significative de la consommation d’oxygène au seuil anaérobie ventilatoire du groupe entrainé comparativement au groupe témoin. Le programme d’entrainement a également permis d’améliorer certaines variables de sommeil (index de haute résistance de voies aériennes, pression transcutanée en CO2) du groupe entrainé. Également, certaines corrélations intéressantes ont été observées, particulièrement des corrélations négatives entre la puissance aérobie maximale et l’index apnée-hypopnée, l’index de perturbations respiratoires, l’index d’hypopnée totale et le nombre total de micro-éveils. L’association entre l’amélioration de la capacité aérobie et la sévérité des troubles respiratoires du sommeil a ainsi été confirmée, sans toutefois démontrer un lien de causalité direct. Cette étude se démarque par son innovation puisqu’en effet, aucune autre étude portant sur une population pédiatrique n’a évalué l’effet d’un programme d’entrainement supervisé et individualisé sur les troubles respiratoires du sommeil. De plus, cette étude utilise différentes méthodes d’évaluations (polysomnographie, épreuves d’effort) qui offrent une validité et fidélité reconnue dans la communauté scientifique. Les résultats de cette étude permettent d’accroître les connaissances actuelles sur la pathophysiologie des troubles respiratoires du sommeil chez l’enfant. Sachant que l’activité physique peut être pratiquée de manière sécuritaire, employer ce traitement comportemental peut permettre de diminuer les complications possibles sur la santé associées aux troubles respiratoires du sommeil, possiblement en diminuant la sévérité de ceux-ci.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/10512 |
Date | January 2017 |
Creators | Gauthier, Josiane |
Contributors | Boulay, Pierre, Counil, François-Pierre |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Josiane Gauthier |
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