Ce mémoire s’intéresse aux mouvements sociaux autochtones d’opposition aux oléoducs. Nous cherchons à comprendre pourquoi ces mouvements privilégient l’occupation territoriale comme mode d’action et surtout, quel sens ils donnent à ce type d’action. Nous examinons spécifiquement deux organisations, l'International Indigenous Youth Council (qui s’inscrit dans le mouvement des Water Protectors) opposé à l’oléoduc Dakota Access aux États-Unis, et les Tiny House Warriors, opposé.e.s à l’oléoduc Trans Mountain au Canada. Afin de mieux comprendre ces mouvements, nous avons effectué une analyse de discours à partir de 25-30 vidéos publiées sur Facebook et YouTube pour chaque groupe. Nos résultats mettent en évidence que ces mouvements ne s’opposent pas seulement aux oléoducs, ils ancrent en fait leur action dans un long héritage de résistance au colonialisme de peuplement et dans un projet plus large de (re)construction identitaire, s'inscrivant dans une éthique de la résurgence autochtone. Nous démontrons comment ces mouvements représentent l’occupation comme une réoccupation, à la fois physique et symbolique, du terrain politique. Ainsi, ces mouvements réaffirment par le fait même leurs systèmes de gouvernance traditionnels et leurs pratiques spirituelles. En ce sens, l’opposition aux oléoducs devient presque secondaire, un prétexte pour des objectifs plus larges. Nous soutenons également que bien que ces deux mouvements s’inscrivent dans une même éthique de la résurgence, celle-ci se manifeste différemment en raison du contexte, mais aussi de l’histoire coloniale et des cultures au sein desquelles ces mouvements s’inscrivent. La résurgence autochtone doit en ce sens être située historiquement et culturellement. / This dissertation is interested in indigenous social movements opposing oil pipelines. We are trying to understand why these movements favour territorial occupation as a mode of action and above all, what meaning they give to this type of action. We are looking specifically at two organizations, the International Indigenous Youth Council (part of the Water Protectors movement) opposed to the Dakota Access pipeline in the United States, and the Tiny House Warriors, opposed to the Trans Mountain pipeline in Canada. In order to better understand these movements, we carried out a discourse analysis from 25-30 videos published on Facebook and YouTube for each group. Our results show that these movements do not only oppose the oil pipelines, they in fact anchor their action in a long legacy of resistance to settler colonialism and in a broader project of (re)construction of identity, which is part in an ethics of indigenous resurgence. We demonstrate how these movements represent occupation as a reoccupation, both physical and symbolic, of political space. In doing so, these movements reaffirm their traditional systems of governance and spiritual practices. In this sense, opposition to pipelines becomes almost secondary, a mere pretext for more big picture objectives. We also maintain that although these two movements are part of the same ethic of resurgence, it manifests itself differently because of the context, but also because of the colonial history and the cultures in which these movements are embedded. In this sense, indigenous resurgence must be situated historically and culturally.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24423 |
Date | 08 1900 |
Creators | Furrey, Gavin M. |
Contributors | Papillon, Martin |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
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