Les femmes sont-elles violentes ? Simple question qui appelle a priori une réponse évidente mais qui dans les faits semble avoir quelques difficultés à retrouver une réponse. Vision biaisée, regards troublés, les lectures du rapport des femmes à la violence tendent à réduire, à minimiser ou à réfuter l'exercice quotidien d'une violence féminine renvoyée à l'exceptionnel et à l'anormalité. Les femmes seraient par définition moins violentes que les hommes. Mais quels sont les fondements de pareil postulat ? Afin d'y réfléchir ont été investies dans le cadre de cette thèse les archives du tribunal de la sénéchaussée de Marseille afin de questionner les formes, les occasions et les expériences de la violence ordinaire auxquelles les femmes étaient confrontées. Se défaisant de l'idée d'un phénomène jugé mineur et ponctuel, les sources exploitées ont permis d'appréhender l'ordinaire des violences marseillaises, resituant aux sexes la part respective qui leur revient en la matière et permettant de nuancer l'idée d'une faible participation féminine aux actes violents ainsi qu'une réflexion sur les formes et manifestations des violences. Les femmes tout à tour actrices et victimes de ces usages tiennent une place fondamentale au sein de la société des voisins qu'elles envahissent, modèlent et contrôlent en partie. La litigiosité féminine a constitué l'angle d'approche retenu pur considérer au travers du regard judiciaire et de ses imperfections, le quotidien ordinaire d'une ville importante d'Ancien Régime : Marseille. La violence est processeur d'une dynamique sociale à laquelle les femmes prennent activement part, qu'elle la subissent ou qu'elles l'exercent. / Are Women violent? The answer to this simple question would seem a priori obvious, but in fact it is difficult to offer a convincing explanation. Statistics and data on female violence tend to reduce, minimize or disprove the idea that female violence might take place on a daily basis, suggesting rather that it is the exception, or at the very least an abnormal occurrence. Apparently, women are inherently less violent than men. But what is the basis for such a premise? In order to answer this question, we have studied the records of the Seneschal of Marseilles' court. These judicial archives allow us to understand the forms, opportunities and experience of everyday violence that women faced. Setting aside the idea that this was a minor and irregular phenomenon, these sources provide evidence of violence in the everyday life of Marseilles' inhabitants and attribute to each sex their proper place in this behavior, while enabling a nuanced analysis of the idea that women were less inclined to violence and providing insight into the forms and manifestations of such violence. Women, both actresses and victims of these practices, were key players within the society in their ability to enter, shape and partially control their neighbourhood. By studying cases presented to the courts by women, it is possible to adopt the judge's perspective, with its insight and imperfections, of daily life of a major city under the Old Regime: Marseilles. Violence was a social dynamic process in which women were actively involved, whether as victims or aggressors. By comparing analytical tools and approaches of sources, it is possible to study both the working and the elite classes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012AIXM3022 |
Date | 15 June 2012 |
Creators | Regina, Christophe |
Contributors | Aix-Marseille, Lapied, Martine, Buti, Gilbert |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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