Entre la fin des années 1960 et les années 1980, la ville de Paris a connu à la fois une période de grande transformation urbaine et un changement dans les stratégies de cette transformation par rapport aux héroïques Trente Glorieuses. L'analyse de ces modifications architecturales et urbaines et les processus de leur mise en œuvre sont souvent basés sur le point de vue de la morphologique ou des politiques urbaines. De plus, en France, l'étude des processus de décision et des transformations urbaines relève des sciences sociales. Cela a abouti à une malheureuse séparation des approches académiques: l'une portant sur la recherche du lien entre les politiques ou les théories de la communauté architecturale et les projets, alors que l'autre considère l'espace urbain déjà transformé comme un point de départ pour l'analyse sociale. Cette recherche vise à étudier l'écart entre ces deux approches méthodologiques influentes en France dans les années 1970 et 1980, grâce à une étude dans le domaine de l'histoire urbaine. Le principal objectif de la thèse est d'explorer le rôle de l'Atelier Parisien d'Urbanisme (ci-après APUR), une entité bureaucratique chargée de tâches multiples, dans le contexte du décalage entre rénovation et forme urbaine quant à la ville de Paris. Entre 1967 et 1989, l'APUR a joué un rôle essentiel dans la traduction du passage susmentionné en termes opérationnels, en créant un lien avec les institutions qui ont le pouvoir de transformer de vastes zones de la capitale française. Cela fut possible grâce au processus de négociation entre des institutions entre elles et avec les architectes et designers urbains dans lequel APUR a joué un rôle important. Dans ce contexte, la recherche étudiera également la relation entre les références culturelles et les processus par lesquels les espaces urbains sont convertis. Deux cas d'études nous permettent d'analyser ces changements urbains et le rôle joué par l'APUR: les transformations des Halles Centrales de Paris, et les projets pour le Secteur de la Villette, en particulier ceux de la place Stalingrad (Bernard Huet, de 1985 à 1989) et le Parc de la Villette au cours du premier concours organisé par l'APUR (1976).Ces deux cas sont liés. D'une part, ils illustrent un point de vue culturel; d'autre part, ils rendent compte des processus institutionnels et politiques, montrant une transformation qui s'est produite dans toute la ville. Enfin, ils croisent la trajectoire de certains des personnages les plus emblématiques de l'architecture française de l'époque. L'un d'eux était Bernard Huet, un enseignant, théoricien, critique et concepteur qui a joué un rôle fondamental dans la définition d'un nouveau paradigme culturel. La recherche montre un changement dans le processus de transformation de l'espace urbain à Paris. Les pratiques sont passées de projets qui ont été générés par un débat animé, fortement lié aux sciences sociales contemporaines françaises, à une normalisation successive des projets urbains et d'un imaginaire urbain ainsi qu'à une légitimation culturelle de l'APUR. Le rôle crucial de l'APUR dans les deux cas d'études est analysé en comparant les archives de l'Atelier, celles des architectes impliqués dans les projets urbains ainsi que les fonds ministériels et présidentiels. Les sources orales sont limitées à un rôle de contrôle. Enfin ce travail vise à mettre en évidence le processus de « faire la ville » en soulignant le rôle d'une bureaucratie publique dans les transformations urbaines qui mènent, entre 1967 et 1989,à la conception contemporaine de la ville de Paris / Between the end of the 1960s and the 1980s, the city of Paris faced a period of extensive urban transformation and a change in the strategies of this transformation at the same time, in comparison with the heroic Trente Glorieuses. The analysis of these architectural and urban changes and the processes of implementation, are often based on a morphological or a policiy-oriented perspective. Moreover, in France, the study of decision-making processes and urban transformation falls within the scope of social sciences. This has resulted in an unfortunate separation of academic approaches: one focusing on finding the link between the theories of the architectural community or policies and the projects, while the other taking the already transformed urban space as a starting point for social analysis. This research aims to investigate the gap between these two methodological approaches, both influential in France during the 1970s and 1980s, through an urban history-oriented study. The main goal of the thesis is to explore the role of the Atelier Parisien d'Urbanisme (hereafter APUR), a bureaucratic entity charged of several different tasks, within the shift from urban renovation to urban form, concerning the city of Paris.Between 1967 and 1989, the APUR had an essential part in translating the aforementioned shift into operative terms, in connection with those institutions that had the power to transform large areas of the French capital. This was possible thanks to a negotiation process involving different institutions , as well as architects and urban designers, in which APUR took a major role. In this context the research will also investigate the relationship between the cultural references and the processes through which urban spaces have been converted. Two case studies allow an analysis of these urban changes and of the role played by the APUR: the transformations of the Halles Centrales of Paris, and the projects for the secteur de la Villette, especially those for Place Stalingrad (Bernard Huet, 1985-89) and Parc de la Villette during the first competition organized by APUR (1976).These two cases are intertwined. On one hand, they illustrate a cultural point of view; on the other hand, they give an account of institutional and political processes, showing a transformation that occurred throughout the whole city. Finally, they cross the trajectory of some of the most emblematic figures in French architecture at that time. One of them was Bernard Huet, a teacher, theorist, critic and designer who played an fundamental role in the definition of a new cultural paradigm. The research shows a change in the process of transformation of urban space in Paris. The practices shifted from projects which were generated through vivid debate, strongly linked to contemporary French social sciences, to a later standardization of urban projects and urban imaginaire and a cultural legitimation of APUR. The central role of APUR in the two case studies is analysed by comparing the Atelier's archives, the ones of the architects involved in the urban projects as well as the ministerial and presidential ones. Oral sources are restricted to a control role. In the end this work aims to highlight the process of city-making trough the role of a public bureaucracy within urban transformations: an active contribution which led, between 1967 and 1989, to the definition of the contemporary conception of the city of Paris
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PEST1091 |
Date | 13 April 2015 |
Creators | Campobenedetto, Daniele |
Contributors | Paris Est, Politecnico di Torino. Facoltà di architettura, Pinon, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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