Le présent mémoire dresse un portrait sur les privatisations des entreprises d'État en Haïti dans le but de cerner les
dilemmes et les enjeux derrière cette politique. Il nous est apparu nécessaire de replacer le traitement de cette importante question dans son contexte international pour en saisir toute la dimension et faire émerger les enjeux derrière cette politique. Notre quête de sens nous a conduit à accorder une place centrale dans notre étude aux Organisations internationales, particulièrement aux Organisations de Bretton Woods, notamment à La Banque mondiale. Nous avons ainsi été amené à constater que ces dernières ont exercé et exercent encore aujourd'hui une énorme influence dans la régulation de l'économie mondiale.
Dans le cadre de notre recherche, nous avons pu faire valoir qu'en matière de développement économique, par deux fois depuis la fin du second conflit mondial du XXe siècle, la BM a tracé des stratégies à l'intention des PVD. Menacée de toute part après 1945, la Banque adopte une stratégie de développement axée sur l'approche développementaliste et l'impose aux pays de la périphérie. L'État devient le centre d'impulsion du développement économique. Le rôle de l'entreprise publique y est central. À l'aube des années 90, à la suite d'une succession de crises, crise financière, crise de dette des PVD, entre autres, et la décomposition de l'ordre mondial dominé par deux pôles, l'État n'est plus considéré comme le centre d'impulsion du développement économique. Le nouveau mot d'ordre général est le désengagement de l'État. La redéfinition du rôle de ce dernier sera faite en fonction d'un ordre économique mondial globalisé et du renforcement souhaité du système économique mondial. Ce nouveau rôle sera synonyme d'exclusion et de marginalisation pour les PVD. C'est dans ce cadre de globalisation que s'inscrit la privatisation des entreprises d'État, une politique qui favorise largement les grands intérêts privés et contribue du même coup, vu sa généralisation à travers le monde, la reproduction du système international.
Il n'est pas exagéré d'affirmer que cette mutation est teintée de dogmatisme idéologique, une orientation nettement visible quand on se penche sur les privatisations prônées par la BM. Ce dogmatisme, nous l'avons montré à l'oeuvre dans le cas des privatisations d'entreprises publiques haïtiennes. En effet, notre analyse des privatisations en Haïti a fait ressortir certaines situations où les autorités de la Banque n'ont pas du tout tenu compte de la situation objective de ces entreprises, une situation, selon les avis d'experts indépendants et de certains responsables haïtiens, marquée par la rentabilité prouvée dans le passé et les réelles possibilités de les rentabiliser moyennant certaines réformes. La Banque a persisté, par dogmatisme, croyons-nous,
dans sa détermination. Ce dogmatisme révèle également l'insensibilité des responsables de la Banque pour les impacts sociaux négatifs bien réels des privatisations, comme l'analyse peut le constater dans le cas d'Haïti. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Haïti, Organisation internationale, Globalisation, Privatisation, Désétatisation, Développementaliste, Crise de la dette, Ajustement structurel, Néo-libéralisme.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2938 |
Date | January 2010 |
Creators | Étienne, Hadlaire |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2938/ |
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