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La demande de pardon du pape une étape essentielle du processus de réconciliation entre les Autochtones et les non-Autochtones au Canada : étude ethnographique de douze acteurs de la réconciliation au Québec

La Commission de Vérité et de Réconciliation du Canada (CVRC) qui s’est tenue du mois de juin 2008 au mois de juin 2015 avait pour objectif de faire la lumière sur la douloureuse période des pensionnats qui s’est étendue des années 1820 aux années 1990. Bien que le mandat de la CVRC se limitait uniquement au dossier des pensionnats, il illustre la fragmentation de la nation canadienne autour des rapports entre Autochtones et autres habitants du territoire canadien. Malgré la tenue de cette commission, très peu d’auteurs s’accordent sur les résultats de cette commission. Bien que l’on remarque certaines avancées, il semblerait que, plus d’une décennie plus tard, de nombreux obstacles entravent encore le chemin vers la réconciliation. Parmi eux, nous retrouvons l’absence de demande de pardon du pape aux autochtones ayant fréquenté les pensionnats catholiques. L’objectif de ce mémoire est de mieux comprendre l’importance du pardon dans le processus de réconciliation entre Autochtones et non-Autochtones au Canada. Cette recherche revêt une vision bidisciplinaire, politique et théologique, pour répondre à cet objectif. La question de recherche proposée est la suivante : pourquoi l’absence de demande de pardon du pape aux Autochtones constitue un obstacle à la réconciliation ? Nous supposons sur la base de nos lectures préliminaires que cette absence de demande de pardon est un obstacle par sa dimension politique et sa dimension spirituelle. Nous supposons également en nous basant sur la théorie de peacebuilding de John Paul Lederach, que l’attention portée sur l’absence de demande de pardon du pape constitue en soi un obstacle à la réconciliation.
Pour répondre à cette question de recherche, nous avons mené une revue de la littérature approfondie sur le rôle du pardon dans un processus de réconciliation d’un point de vue politique puis spirituel. Nous avons ensuite mené une enquête pour confronter nos résultats à la réalité du terrain. Cette enquête a réuni douze acteurs locaux de la réconciliation au Québec. Certains parmi ces participants sont Autochtones, certains font partie d’une institution catholique et d’autres n’affichent aucune affiliation. Les résultats recueillis démontrent que contrairement à notre idée préliminaire, l’absence de demande de pardon du pape ne constitue pas un obstacle à la réconciliation. Cependant, c’est effectivement l’attention qui y est portée qui nuit à la réconciliation. Nos conclusions ont été bousculées par la mobilisation Wet'suwet'en qui s’est tenue dès le début de l’année 2020 au Québec et qui illustre que la réconciliation est encore un chemin sinueux parsemé d’obstacles qui doivent être pris en compte dans de futures recherches. / The Truth and Reconciliation Commission held in Canada (TRC) from June 2008 to June 2015 aimed to shed light on the painful residential school era that occurred between 1820 and 1990. Although the TRC’s mandate only focused on the residential schools’ matter, it illustrates the fragmentation on relationships between Indigenous people and other Canadian inhabitants. Despite the holding of this commission, very few academic authors agree on its results. Although some progress has been noted, it seems that many obstacles still stand in the way of reconciliation. Among them is the absence of a request for forgiveness from the Pope to the natives who attended Catholic boarding schools. The purpose of this thesis is to understand the importance of forgiveness in the process of reconciliation. This research takes a bi-disciplinary, political and theological approach to meet this objective. The research question under study goes by the following: why does the absence of a Pope’s request for forgiveness to the Indigenous people constitutes an obstacle to reconciliation? We assume—based on our preliminary readings—that the absence of a request for forgiveness is an obstacle due to its political and spiritual dimensions. We also assume—based on John Paul Lederach’s theory of peace building—that the attention paid to the Pope’s lack of request for pardon itself constitutes an obstacle to reconciliation.
To answer this research question, we conducted a comprehensive literature review on the role of forgiveness in processes of reconciliation from a political, and then a spiritual, point of view. We then conducted a survey to compare our results with the reality on the ground. This survey brought together twelve key players of reconciliation in Québec. Some of these participants are Indigenous, some are part of a Catholic institution, and others have no affiliation. The evidence collected in this study shows that, contrary to our preliminary idea, the absence of the Pope’s request for forgiveness does not constitute an obstacle to reconciliation. However, it is indeed the attention paid to it that undermines reconciliation. Our findings have been shaken up by the Wet’suwet’en mobilization that took place at the beginning of 2020, which illustrates that reconciliation is still a winding road dotted with obstacles that need to be considered for future research.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25047
Date10 1900
CreatorsPrieto, Cassandre
ContributorsBrodeur, Patrice
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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