Cette réflexion porte sur l’influence de la poésie lyrique dans les œuvres théâtrales du romantisme au symbolisme. En essayant de confronter les corpus du drame romantique et du théâtre symboliste et en exhumant celui du théâtre des poètes parnassiens et de leurs contemporains, elle entend dégager des constantes et mettre en lumière une crise du théâtre aristotélicien, dont les effets se prolongent jusque dans les dramaturgies de l’extrême contemporain. Mais penser un théâtre de poètes, autrement dit un théâtre qui intègrerait les propriétés de la poésie lyrique au sein du genre dramatique, revient à soulever un certain nombre de paradoxes.Ce théâtre des poètes est d’abord un théâtre qui minore de plus en plus le poids de l’action, au profit de l’expression lyrique. Le drame et le système actantiel qu’il véhicule tendent à se réduire à une seule situation, unique et statique, de laquelle les conflits intersubjectifs ont été évacués. La poésie lyrique, de par sa subjectivité, intériorise le drame et c’est désormais au sein d’un même sujet qu’il faut chercher les composantes dramatiques. Son intérêt pour l’intériorité conduit le théâtre des poètes à délaisser le système de la représentation mimétique, parce qu’il préfère, à la réalité objective et concrète, le domaine plus abstrait des idées. Cette subjectivité qu’importe la poésie dans le genre théâtral pousse finalement les dramaturges à braver le tabou absolu du théâtre aristotélicien, à savoir la présence du poète dans son œuvre : la lyricisation du théâtre entraîne ainsi la manifestation du poète dans sa pièce. / This reflection deals with the influence of lyrical poetry over theatrical works from romanticism to symbolism. By confronting the corpuses of the romantic drama and the symbolist theater, but also by exhuming the Parnassiens’ theater, it envisions encountering constants and highlighting a crisis of Aristotelian theater whose effects extend up until the most contemporary dramaturgies. But considering the existence of a theater by poets, one that integrates the characteristics of lyrical poetry into the dramatic forms, raises several paradoxes. This theater by poets is before all one that reduces more and more the importance of the action, in favour of the lyrical expression. The drama and the actantial model it implies get converted in one unique and static situation, where all the intersubjective conflicts have been erased. Because of its subjectivity, lyrical poetry internalizes the drama: and thus all the dramatic components have to be searched for inside the subject. Its interest for interiority leads the theater by poets to abandon the mimetic representation system, because of its favouring of the abstraction of ideas over the objective and material reality. This subjectivity imported by poetry into the dramatic form explains why the dramatists break the absolute taboo of Aristotelian theater: the poet’s presence inside his play. The lyricisation of theater entails the poet’s manifestation in a form where it is prohibited.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AIXM0398 |
Date | 26 November 2018 |
Creators | Diassinous, Nicolas |
Contributors | Aix-Marseille, Cavallin, Jean-Christophe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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