Cette thèse porte sur la signification du paon et du phénix dans des contextes cultuels et funéraires, autour du Bassin méditerranéen entre le IVe et le XIIe siècle. L’étude est basée sur un corpus de 490 documents dans lesquels apparaissent un ou plusieurs paons, mis en parallèle avec 68 témoignages figurés du phénix. Ces oiseaux ont été mis en image de différentes manières et selon différents contextes, aussi bien sur des pièces de monnaie, des fresques catacombales, des sarcophages, des décors mosaïqués (pavements, coupoles, absides, …), des manuscrits ou bien encore sur des clôtures de chœur. L’observation des documents révèle que des liens ont été tissés entre les deux oiseaux associés tous deux à l’idée de renaissance bien avant le IVe siècle. En effet, la notion de renaissance est transversale dans l’étude de la figuration du paon et du phénix entre Antiquité et Moyen Âge, et entre paganisme et christianisme. Les premières références à ces deux oiseaux, connues dans les textes et l’iconographie antiques, ont été analysées afin de réfléchir sur l’imaginaire construit autour du paon et du phénix, liés aux rythmes cycliques, à la mort et à la résurrection. La fonction du paon comme psychopompe et plus largement comme intermédiaire entre terre et ciel et entre l’humain et le divin, s’affirme progressivement. Entre le IIIe et le IVe siècle, le paon et le phénix entrent dans le répertoire visuel funéraire des premiers chrétiens et commencent à être mis en relation avec la conception du baptême comme une renaissance. Entre le IVe et le VIe siècle, ils sont introduits dans l’espace ecclésial et resserrent leurs liens avec le Christ et le baptisé. Les deux oiseaux offrent au fidèle un espoir de salut en témoignant du triomphe du Christ sur la mort et en annonçant la résurrection des Élus. Entre le VIIe et le IXe siècle, la figuration du paon est notamment étudiée sur des clôtures de chœur et d’autres éléments de décors sculptés, en lien avec le rituel eucharistique, avec l’idée de passage entre charnel et spirituel. Le corpus réuni met en évidence le rôle du paon comme gardien du seuil, d’un point de vue matériel et spirituel. La présence récurrente du paon et du phénix entre le VIe et le IXe siècle dans des espaces ecclésiaux romains est également mise en perspective vis-à-vis des réalisations papales et selon des enjeux liés à la mémoire des saints et de l’Église. L’étude s’ouvre au XIIe siècle avec le décor monumental de Saint-Clément à Rome comme un témoignage charnière dans la signification du paon. / This dissertation deals with the meaning of the peacock and the phoenix within contexts of worship and funerary contexts in the Mediterranean area, between the IVth and the XIIth centuries. The study is based on an iconographic documentation meeting 490 items of the peacock and 68 items of the phoenix. These birds were imaged in various ways as well as coins, paintings of catacombs, sarcophagi, mosaics (pavements, domes, apses, …), manuscripts, and even chancel screens. The analysis of the documentation indicates that links were weaved between both birds associated with the idea of revival long before the IVth century. The idea of revival, indeed, is a cross-cutting concept in the study of the iconography of the peacock and the phoenix between Antiquity and Middle Ages, between paganism and christianity. The first references to the these birds in the antique texts and the iconography are studied in order to reflect on the imagination about the peacock and the phoenix, both associated with cyclic rhythms, death and resurrection. The peacock was seen as a psychopomp, more generally like an intermediary between earth and sky, as well as between the human and the divine. Between the IIIth and the IVth centuries, the peacock and the phoenix were inserted into the funerary iconography of the first Christians and begin to be linked with the conception of the baptism as a revival. Between the IVth and the VIth centuries, they were inserted into the ecclesial space and they tightened their links with the Christ and the baptized. The peacock and the phoenix offer to the believer a hope of being healed. They show the triumph of the Risen Christ and announce the resurrection of the dead at the end of days. Between the VIIth and the IXth centuries, the iconography of the peacock is studied in particular on chancel screens and on the other sculptures linked with the eucharistic rite and with the idea of a connection between caro and spiritus. The documentation highlights the role of the peacock as the guard of the threshold, from a material and spiritual point of view. The recurring presence of these birds between the VIth and the IXth centuries in Roman ecclesial spaces was also put in perspective towards the papal realizations and according to stakes strongly bound to the memory of the saints and the Church. The study opens to the XIIth century with San Clement’s monumental decoration in Rome as a pivotal testimony in the evolution of the meaning of the peacock.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017UBFCH019 |
Date | 18 November 2017 |
Creators | Demès, Raphaël |
Contributors | Bourgogne Franche-Comté, Russo, Daniel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0015 seconds