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La société mondiale comme problème dans la philosophie politique d'Éric Weil

Dans Sept études sur Eric Weil, Gilbert Kirscher et Jean Quillien considèrent l'oeuvre philosophique d'Eric Weil comme "l'une des plus importantes de la seconde moitié du XXe siècle ". Très pénétré par les grandes philosophies du passé, celles d'Aristote, de Kant et de Hegel, Eric Weil les a en effet repensées en fonction des problèmes contemporains. Ainsi les thèmes de la violence, de la société et de l'Etat sont-ils repris en profondeur et de façon systématique. Cette thèse se propose de faire de ces thèmes une présentation d'ensemble. Une première distinction s'impose entre la société moderne et l'Etat. Toute société est "essentiellement en lutte avec la nature extérieure" et, par conséquent, est une communauté de travail. En plus de posséder ce caractère, la société moderne est moderne parce qu'elle se connaît comme société: elle se veut rationnelle, tournée vers l'efficacité et est inévitablement "calculatrice, matérialiste et mécaniste". En principe, la société moderne est mondiale car les modes de production, de distribution et de maîtrise de la nature ainsi que l'économie sont partout identiques, l'individu dans cette société trouve sa sécurité mais non le sens de son existence. Il est déchiré. De plus la société moderne s'oppose radicalement à l'Etat. Celui-ci est l'organisation d'une communauté historique. Il présente deux aspects. L'Etat moderne est absorbé par des conflit s avec les autres États ou tout au moins engagé dans une compétition qui l'oblige à exiger des citoyens une loyauté totale. A ce point de vue, l'Etat est agressif et autoritaire. Mais il est aussi comme Etat le lieu de l'amitié et, selon l'enseignement des Anciens, celui de la vertu. Ce second aspect est complètement annulé par le premier. La perspective d'institutions mondiales qui prolongeraient la société moderne pourrait cependant, selon Eric Weil, permettre à l'Etat d'assumer son rôle véritable : éduquer à l'universel concret et rendre possible la vie sensée. L'Etat redeviendrait ce qu'était la cité grecque. Seul le point de vue autarcique aurait été abandonné. La société mondiale comporte certes des risques, mais la liberté recherchée justifie qu'on accepte ces risques.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28916
Date25 April 2018
CreatorsKouakou, Amoa
ContributorsPonton, Lionel
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format101 f. ;, application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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