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Filles d'Hécate ; suivi de Contamination et performativité de la parole dans Les Enfants du sabbat d'Anne Hébert

Mémoire en recherche-création. / La figure de la sorcière et sa parole envoûtante sont au cœur de ce mémoire de recherche-création. Le roman Filles d’Hécate explore les effets d’une parole sorcière au sein d’une communauté carcérale. Dans un pénitencier pour femmes, la narratrice et terroriste « ratée », Sarah, est témoin de la révolte de ses consœurs, menées par une mère infanticide que toutes appellent ‘Ma. Le récit à la première personne, entrecoupé de rituels à la troisième personne du pluriel, gravite autour de cette femme autrefois docile qui s’est soudainement réclamée sorcière, entraînant toute sa communauté dans une confrontation avec l’ordre établi. Dans un univers hautement surveillé et réglementé, quel est le poids de cette parole de contre-pouvoir, se propageant par les rumeurs et les superstitions ? Quel est le potentiel libérateur de ces discours de la marge pour des femmes autrement privées d’agentivité ?
L’essai Contamination et performativité de la parole sorcière dans Les Enfants du sabbat d’Anne Hébert propose, quant à lui, de penser les effets de la parole sorcière dans les structures de pouvoir qui régissent la vie au sein du couvent des Dames du Précieux-Sang. Comment la narratrice, Julie, arrive-t-elle à contaminer à la fois l’ordre établi, s’appropriant jusqu’aux pouvoirs de la mère supérieure et de l’abbé Flageole, mais aussi les discours des autorités religieuses ? Il apparaît que la parole performative mise en scène par Hébert opère un renversement des rôles nécessaire à la prise de pouvoir de Julie, conjurant par la même occasion les violences lui étant adressées. La voix transcendante de la jeune religieuse, qui traverse les lieux et les époques et qui est capable de se travestir, vient ouvrir un espace de doute et de profanité au cœur de l’apparente pureté de l’institution religieuse. La parole de Julie de la Trinité acquiert une puissance quasi divine permettant à la sorcière de revisiter son passé et de surpasser sa mère, sorcière désormais déchue. / The witch and her bewitching speech are at the center of this M.A. thesis combining research and creative writing. The novel Filles d’Hécate explores the effects of the witch speech on a carceral community. In a women’s penitentiary, the narrator and “failed” terrorist, Sarah, witnesses the revolt of her sisters, lead by an infanticidal mother that everyone calls ‘Ma. The story in the first person, punctuated with rituals in the third person, revolves around this once docile woman who suddenly has claimed to be a witch, bringing her whole community into a confrontation with the established order. In a highly supervised and regulated universe, what is the weight of this counter-power speech, mainly propagated by rumours and superstitions ? What is the liberating potential of these discourses of the margin for women otherwise deprived of agency ?
The essay Contamination et performativité de la parole sorcière dans Les Enfants du sabbat d’Anne Hébert proposes to think about the effects of the witch speech in the power structures that govern life within the “Dames du Précieux-Sang” convent. How does the narrator, Julie, manages to contaminate both the established order, subverting through appropriation the power of the Superior Mother and Abbot Flageole, but also the very discourses of the religious authorities ? It appears that the performative speech written by Hébert operates a reversal of roles necessary for Julie’s empowerment, at the same time countering the violence directed at her. Her transcendent voice, which crosses places and eras and can disguise itself, opens a space of doubt and profanity within the apparent purity of the religious institution. The speech of Julie of the Trinity acquires a quasi-divine power, allowing the witch to revisit her past and surpass her mother, now a fallen witch.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32199
Date04 1900
CreatorsBastien, Catherine
ContributorsMavrikakis, Catherine, Oberhuber, Andrea
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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