Ce travail analyse les processus de personnalisation dans les trajectoires de 23 danseurs improvisateurs, dans une approche psychologique. La danse improvisée est associée à un partage intersubjectif (Bigé, 2015) et à un état d’écoute (Guisgand, 2006) : le développement de cette écoute est ici étudié. Ses dimensions d’incertitude (Azaïs, Bachir-Loopuyt & Saint-Germier, 2010) et de recherche de liberté (Kintzler, 2006) associent l’improvisation à une pratique personnalisante, en référence aux théorisations de ce processus (Malrieu, 1979 ; 1994 ; 1995 ; Baubion-Broye, Dupuy & Prêteur, 2013). Des entretiens semi-directifs sont menés ainsi que des analyses thématique et par catégories conceptualisantes (Paillé & Mucchielli, 2012). Nous avons mis en exergue des tensions, des activités de signification et des réorganisations psychologiques et physiques dans les parcours de ces improvisateurs. Leur réflexivité vis-à-vis de leur pratique pousse ces danseurs à des prises de conscience et des analyses critiques : certains ne veulent plus répéter des mouvements ni improviser sans objectif. L’improvisation leur permet alors, par sa dimension de création, de se singulariser. Certains d’entre eux rencontrent des doutes sur leur capacité ou celle des autres à communiquer, à se connecter aux autres. Ils donnent alors à leur pratique de la danse des sens nouveaux : se lier aux autres, aider et coopérer. Créer dans l’instant les centre sur leur corps au moment présent et coopérer favorise l’écoute : ceci consolide la conscience de soi. Le fait de créer leurs propres mouvements et de dépasser ce qu’ils ont appris nourrit leurs besoins de dépassement et de liberté. Improviser permet donc à ces danseurs de se singulariser et de prendre conscience d’eux-mêmes : c’est une pratique personnalisante qui participe à la construction de soi. / The present study aims to analyse personalization processes in the trajectories of 23 improvisational dancers. Improvised dance refers to intersubjective sharing (Bigé, 2015) and listening state (Guisgand, 2006): the development of this listening is studied here. Through its dimensions of uncertainty (Azaïs, Bachir-Loopuyt & Saint-Germier, 2010) and quest for freedom (Kintzler, 2006), improvisation combines with a personalization practice in reference to the theorizations of this process (Malrieu, 1979, 1994, 1995; Baubion-Broye, Dupuy & Prêteur, 2013). Semi-structured interviews were conducted. Two types of results analysis were used: thematic and through conceptualizing categories (Paillé & Mucchielli, 2012). These results highlight tensions, meaning activities and psychological reorganizations. Becoming aware of formatting, these dancers critically analyse their practises, in order not to repeat learned movements neither improvise without precise goal. The rejection of standard movements leads them to stand out through a personalizing process of creation. Some of them doubt about their ability or the ability of others to communicate, to interconnect. Those of them who are concerned with the lack of communication are trying to bring closer to others through danced improvisation : they cooperate. Cooperation makes them improve their listening and create spontaneously makes them centered on their bodies, which tends to consolidate their self-awareness. Creating their own movements and going beyond what they have learned feeds their need for overtaking and freedom.Through these processes of self-awareness and singularization, they personalize and build themselves.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018TOU20087 |
Date | 13 December 2018 |
Creators | Jolivet, Adèle |
Contributors | Toulouse 2, Beaumatin, Ania |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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