Dans les champs de la médiation artistique, la psychanalyse s'est peu intéressée au cirque comme médium thérapeutique. Le travail proposé ici en tente une articulation. La thèse avancée montre que la pratique du cirque peut être vecteur de remaniements psychiques, dans un dispositif sensible aux enjeux transférentiels.À partir des particularités du cirque, j'avance quelques spécificités psychiques pouvant se jouer dans cet espace, thérapeutique de surcroît.Le cirque apparait comme un espace subversif, hétérotopique (Foucault), où les équilibres sont rendus instables. Ce déséquilibre, inhérent au cirque, pourrait aussi concerner les instances psychiques : j'en viens ainsi à proposer la piste comme un surmoi d'emprunt. Un surmoi clément, comme celui décrit par Freud dans L'humour (1927), autorisant à expérimenter le monde comme un jeu d'enfant. Un surmoi réconciliateur avec le moi, permettant quelques mobilités, dans cet espace sensoriel. Car la piste, dans son étymologie, est le lieu de la trace. Surface marquée, elle permet l'empreinte, en s'approchant du sensoriel comme première matrice, par le corps éprouvé. Elle réactualise quelques échos originaires, que je propose de décrire, du côté du sentir, du regard, et de la contenance rendue possible.Le cirque est aussi l'espace du Réel, réanimé par la vivance de la part animale. En ce sens, il permet un espace de silence nécessaire à l'articulation du langage. Il est pré-texte, pré-verbal indispensable, et fait résonner un peu d'inquiétante-familiarité. La piste de cirque apparait alors comme un espace où l'imprévisible peut émerger, où une sortie de la stase est possible, pour qu'une dynamique subjective prenne forme. / In the fields of artistic mediation, psychoanalysis has very rarely focused on the circus as a therapeutic medium. The hereby approach attempts to articulate this connection. The proposed thesis shows that the practice of circus arts can be a conveyor of psychological reorganizations, within a sensitive transferential framework.From the perspective of the distinctive features of circus arts, I bring forward psychological specificities that play a role in this therapeutic space.The circus appears as a subversive heterotopic space (Foucault), where balances are rendered unstable. This imbalance, which is inherent to circus arts, could also be a concern for psychological authorities. The circus ring could be considered as a borrowed superego. A clement superego, similar to the one described by Freud in Humour (1927), allowing to experience the world as a child's play. A superego that reconciles with the self, allowing movement in the sensory space. Etymologically, the ring is the place of trace, a marked surface, that aliows the notion of footprint, by approaching the sensory dimension as the initial matrix, through the experienced body. Thus, it generates the update of several native echoes that I describe from the perspective of feeling, sight and composure.The circus is also a real space, reanimated by the experience of animal nature. In this respect, it allows a space of silence, necessary to the articulation of language. It is an unavoidable pretext and pre-verb that resonates a somewhat worrying familiarity. The circus ring thus appears, where the unpredictable can emerge, and where an exit from the stasis is possible, so that a subjective dynamism takes shape
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCC190 |
Date | 17 September 2016 |
Creators | Braun, Sandra |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Masson, Céline |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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