Cette thèse d'histoire culturelle propose de réfléchir à la genèse et aux évolutions des représentations grecques du tyran, en lien avec les transformations des formes de pouvoir, du Ve au Ier siècle avant J.-C. La recherche porte sur l’ensemble du monde hellénique et s'appuie sur un corpus de sources variées, littéraires, historiques et philosophiques, épigraphiques ou numismatiques. L'enjeu est en effet de comprendre l'évolution des interactions entre, d'une part, les approches juridiques, politiques ou historiques des tyrans, et, d'autre part, leurs représentations philosophiques et littéraires. À l'époque classique les considérations politiques, institutionnelles ou juridiques s'articulèrent aux représentations d'ordre éthique exprimant des jugements de valeur condamnant la cruauté et la tryphè du tyran. Puis, à partir du IVe siècle, les lieux communs à l’oeuvre dans ses représentations le transformèrent en une figure du mauvais souverain caractérisé par l'hybris et la souillure qu'il répand au sein de la cité. Ce processus amena à faire progressivement du tyran un contre-modèle absolu, opposé à la cité classique comme à la figure du roi idéal de l'époque hellénistique. Figure de l'altérité et la marginalité, le tyran tient ainsi, paradoxalement, une place centrale dans les représentations politiques et philosophiques grecques : il représente l'ennemi contre lequel se soude la communauté politique / The present doctoral thesis in cultural history considers the genesis and evolutions of the Greek representations of the tyrants in relation to changes in the actual forms of power, from C5th to C1st B. C. The research includes the whole Greek area and is based on varied sources : literary, historical, philosophical, epigraphic or numismatic. The purpose is indeed to understand the evolution of the interactions between legal, political or historical approaches of the tyrants, and their literary and philosophical representations. During the Classical Age, The political, institutional or legal considerations were combined with the ethical representations condemning the cruelty and the tryphè of the tyrant. Then, from C4th onward, the stereotypes found in literature led to view the tyrant as a bad sovereign, characterized by hybris and by the blemish he spreads over the city. This process would progressively turn the tyrant into the absolute counter-model, as opposed to the Classical city as to the ideal Hellenistic monarch. A figure of otherness and marginality, the tyrant becomes the paradoxical focal point of the Greek political and philosophical representation : he embodies the enemy the political community unites against.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014TOUR2019 |
Date | 05 December 2014 |
Creators | Bouyssou, Gerbert-Silvestre |
Contributors | Tours, Grandjean, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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