La thèse a pour objectifs d’étudier les liens entre les mécanismes de régulation émotionnelle (RE) et les psychotraumatismes de type I et II. Elle s’intéresse également aux indicateurs physiologiques caractérisant ces processus de RE et leurs éventuelles modifications dans les cas de Stress Post-Traumatique (SPT) ou d’exposition à des événements aversifs (trauma complexe). Pour cela nous avons mené trois études. La première étude s’intéresse à mettre en évidence des prédicteurs du développement d’un SPT complet ou subsyndromique, suite à un accident de la voie publique. Les résultats font apparaître que plus d’un quart des participants présente un subsyndrome traumatique ; pour 7,7% de patients avec un SPT complet. Parmi de nombreuses variables, le meilleur prédicteur est la perception d’une menace vitale. Des liens forts sont également observés entre d’une part, la détresse péritraumatique et les symptômes de reviviscence et d’hyperactivité neurovégétative, et d’autre part entre la dissociation traumatique et l’évitement. La seconde étude s’intéresse à évaluer la variabilité du rythme cardiaque (VRC) comme biomarqueur des difficultés de régulation émotionnelle (DRE) en population non-clinique. Les résultats montrent que le groupe qui a peu de DRE présente une diminution de la VRC durant une phase d’induction émotionnelle puis une augmentation jusqu’à un niveau statistiquement équivalent à sa ligne de base en phase de récupération post-induction. Cette réponse sympathoexcitatrice adaptative est modifiée dans le groupe avec beaucoup de DRE : la VRC n’augmente pas en récupération. Ces données suggèrent que la VRC est un biomarqueur pertinent des DRE. Enfin, la dernière étude cherche à évaluer l’impact d’un trauma complexe (TC) sur plusieurs processus émotionnels. Les DRE et la dissociation somatoforme discriminent le mieux les groupes d’adolescentes présentant un TC des adolescentes contrôles. De plus, les mesures physiologiques montrent que le niveau de VRC au repos est plus faible dans le groupe TC et que le pattern typique de réaction sympathoexcitatrice est absent, à la différence du groupe contrôle. Les analyses de régressions précisent que le manque de conscience émotionnelle prédit le niveau de VRC au repos alors que c’est le niveau de dépression qui prédit le mieux la diminution phasique de VRC. Ajoutée à un taux d’erreur plus important pour évaluer subjectivement les stimuli émotionnels dans le groupe TC, les événements aversifs répétés semblent perturber à la fois des processus liés à l’évaluation des signaux émotionnels et leur intensité, mais aussi les processus psychologiques et physiologiques liés à la régulation des émotions. Ces résultats qui confirment le rôle important des DRE dans les psychotraumatismes seront discutés par rapport à la littérature actuelle pour proposer des pistes thérapeutiques spécifiques. / This thesis aims to explore the links between emotion regulation (ER) mecanisms and type 1 and 2 psychotrauma. We also investigate physiological marker of those ER processes and the potential disturbances caused by Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD) and adverse life events (complex trauma). Three studies were carried out. The first study assesses some predictors of the development of a complete or subsyndromic PTSD following a motor vehicule accident. Results reveal that more than one quarter of the sample exhibits subsyndromic PTSD and 7.7% was diagnosed with complete PTSD. Among several variables, the strongest predictor is the perceived life threat. Also, strong correlations are observed between 1) peritraumatic distress and persistent re-experiencing or hyperarousal and 2) dissociation score and avoidance strategy. The second study evaluates Heart Rate Variability (HRV) as a potential biomarker of emotion regulation difficulties (ERD) in a non-clinical population. Results for the low ERD group show that HRV decreases from baseline to elicitation and then increases from elicitation to recovery (no difference between recovery and baseline levels). This adapatative sympato-excitatory pattern is altered in the high ERD group in which HRV do not increase from elicitation to recovery. Those data suggests that HRV could be an unbiased biomarker of ERD. The last study examines the effects of complex trauma (CT) on several emotional processes. ERD and somatoform dissociation best discrimate between CT and control teenagers. Moreover, physiological measures show that HRV level at rest is lower in CT than control and typical sympato-excitatory response is not observed in CT contrary to control group. Regressions analyses further reveal that the lack of emotional awareness predicts HRV level at baseline whereas the level of depression best predicts phasic HRV decrease. Added to greater errors in the subjective assessment of emotional stimuli in the CT group, adverse life events seem to disrupt processes involved in the labelling of emotions and intensity as well as psychological and physiological processes linked to ER. These results which confirm the importance of ERD in psychotrauma are discussed in regard to contemporary literature in order to suggest some specific therapeutic approaches.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LIL30046 |
Date | 02 December 2014 |
Creators | Berna, Guillaume |
Contributors | Lille 3, Nandrino, Jean-Louis, Vaiva, Guillaume |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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