Cette thèse cherche à identifier les conditions de possibilité de modification des curricula au regard des pressions sociales. Pour cela, elle s’appuie sur un contenu d’enseignement précis : le fait colonial qui, entre les années 1980 et aujourd’hui, interroge de plus en plus le consensus national-républicain au fur et à mesure qu’il se connecte avec la question de l’immigration postcoloniale. Cette thèse s’appuie aussi sur un matériau empirique varié : des discours politiques et médiatiques construisant l’enseignement du fait colonial comme un problème public ; des archives de l’Éducation nationale, des rapports officiels, ainsi que des entretiens. Nos pistes de travail consistaient alors à identifier la configuration de réseaux d’acteurs susceptibles de procéder à une mise en compatibilité des questions scientifiquement et politiquement débattues avec les attendus du curriculum d’histoire, afin d’en faciliter la traduction. Il apparaît que chaque moment de débat mémoriel sur le passé colonial rejoue des tiraillements propres à l’école républicaine et à l’enseignement de l’histoire : la dialectique entre la pluralité culturelle et l’universalisme, celle entre l’égalité et l’identité, ou encore entre les logiques de reconnaissance et les logiques civiques. On trouve des injonctions de différents niveaux et parfois contradictoires, des décalages entre les agendas des débats publics et l’agenda scolaire, de sorte que la porosité entre les débats sociaux et les curricula d’histoire ne s’avère pas naturelle. / This thesis seeks to identify the conditions of possibility for variations and amendments in the curricula, given social pressures. For this purpose, it is founded on a precise content of teaching : the events of colonialism that, from the 1980’s to the Present, have questioned more and more the national and republican consensus, as it connects to the issue of post-colonial immigration.This thesis is also founded on firsthand empirical material : political and media discourses constructing the teaching of the events of colonialism as a public matter ; archives of National Education ; official reports ; and many interviews.Our lines of inquiry consisted then in identifying the establishment of networks of social actors likely to make compatible scientifically and politically debated issues with the expectations of the history curriculum, and to facilitate its translation.Our inquiry reveals that every occurrence of the memorial debate on the colonial past restages specific stinging and pulling in the republican school systen and in the teaching of history : the dialectic between cultural plurality and universalism, the one between equality and identity, or even the one between logics of acknowledgment and civic logics. Many injunctions are to be found, at different levels, sometimes contradictory, many discrepancies between the agendas of public debates and the timescale of school, so that the concordance between the social discourse and the history curricula does not turn out to be innate or natural.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSE2063 |
Date | 24 June 2016 |
Creators | Cock, Laurence de |
Contributors | Lyon, Lantheaume, Françoise |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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