Ce mémoire a pour objectif de signifier l'importance de l'oralité en littérature américaine et d'en faire ressortir les différentes tensions par rapport à la représentation réaliste. Des origines folkloriques de la tradition orale aux avancées formelles des auteurs postmodernes des années 1960, la production narrative aux États-Unis semble obsédée par son propre processus d'énonciation, par sa propre voix, en fonction de deux éléments centraux et fondateurs dans l'expérience nationale: la démocratie et la technologie. L'identité hétérogène et le mouvement perpétuel associés au développement de la nation influencent le rapport au langage et au réel. À ce titre, plusieurs historiens de la littérature considèrent Mark Twain comme le premier écrivain à avoir su incorporer le langage et l'esthétique du folklore de la frontière en littérature. Adventures of Huckleberry Finn, son chef-d'oeuvre de la fin du XIXe siècle, transcende les genres littéraires grâce à une narration humoristique homodiégétique rappelant les plus virulents conteurs de tall tales -ces récits rocambolesques et hyperboliques décrivant les exploits des hommes et femmes à la découverte du continent. Issu du mouvement réaliste, Twain sera parmi les premiers auteurs à mettre en relief ce qui reviendra constamment dans les générations suivantes: la reproduction de l'oralité en écriture est toujours empreinte d'autoréflexivité. Ainsi, de Mark Twain à Robert Coover, en passant par J.D. Salinger et Jack Kerouac, je dresse un historique de l'oralité, de la culture vernaculaire et du travail réaliste en littérature pour montrer comment la réflexion sur le langage devient de moins en moins voilée, de plus en plus centrale. Au lendemain de la Guerre civile, Twain aborde la problématique de la représentation réaliste en fonction d'un idéal démocratique. Dans les années 1950, Salinger et Kerouac donnent un nouveau souffle à la langue vernaculaire en littérature, en y incluant une dimension poétique de plus en plus expérimentale tout en restant accessible. Enfin, dans la mouvance du postmodernisme, Coover revendique une esthétique réaliste qui tient compte des nouvelles complexités de la représentation du réel. Devant l'émergence de la cybernétique et des multiples réseaux de sens, l'auteur tente de réactualiser les mythes, légendes et archétypes du vernaculaire américain. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Littérature américaine, Oralité, Vernaculaire, Folklore, Réalisme, Postmodernisme.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2891 |
Date | January 2010 |
Creators | Messier, William |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2891/ |
Page generated in 0.0023 seconds