Notre thèse décrit et analyse les conditions esthétiques, matérielles et idéelles qui rendent possibles les agencements sonores du cinéma contemporain. Au cours des 30 dernières années, le raffinement des outils de manipulation du son, l’importance grandissante du concepteur sonore et le nouvel espace de cohabitation des sons (favorisé par le Dolby et la diffusion multicanal) sont des facteurs qui ont transformé la création et l’écoute du son au cinéma. Ces transformations révèlent un nouveau paradigme : le mixage s’est graduellement imposé comme le geste perceptif et créateur qui rend compte de la sensibilité contemporaine. Notre thèse explore les effets de la pensée du mixage (qui procède par résonance, simultanéité, dosage et modulation) sur notre écoute et notre compréhension de l'expérience cinématographique. À l'aide de paroles de concepteurs sonores (Murch, Beaugrand, Thom, Allard…), de textes théoriques sur le son filmique (Cardinal, Chion, Campan), de documentaires sur des musiciens improvisateurs (Lussier, Glennie, Frith), de films de fiction à la dimension sonore affirmée (Denis, Van Sant), de textes philosophiques sur la perception (Leibniz, James, Straus, Szendy…), d'analyses du dispositif sonore cinématographique, notre thèse rend audibles des tensions, des récurrences, de nouveaux agencements, des problèmes actuels et inactuels qui forgent et orientent l'écoute du théoricien, du créateur et de l'auditeur. En interrogeant la dimension sonore de la perception, de l’action, de l’espace et de la pensée, cette thèse a pour objectif de modifier la façon dont on écoute, crée et pense le son au cinéma. / This thesis describes and analyzes the esthetic, material and conceptual conditions that make the acoustic structures of contemporary cinema possible. The refinement of tools used for manipulating sound, the growing importance the sound designer and the emergence of a new space for sounds to coexist in (brought on by Dolby and multichannel sound systems) are factors that, over the past 30 years, have transformed the way we work with and listen to sound in film. These transformations reveal a new paradigm: mixing gradually imposed itself as the creative and perceptual act capable of accounting for our contemporary sensibility. This thesis explores the effects of the “thought process of mixing” (which functions by resonance, simultaneity, dosage and modulation) on the way we hear and understand the cinematographic experience. Working from the accounts of sound designers (Murch, Beaugrand, Thom Allard…), theoretical texts on film sound (Cardinal, Chion, Campam), documentaries on improvisational musicians (Lussier, Glennie, Frith), fiction films with a acute acoustic sensibility (Denis, Van Sant), philosophical texts on perception (Leibniz, James, Straus, Szendy…) and analyses of the cinematographic sound apparatus, this thesis renders audible the tensions, the recurrences, the structural connections and the problems, old and new, that forge and direct the theoretician, the artist and the auditor’s way of listening. By questioning the auditory dimension of perception, action, space and thought, this thesis aims to change the way we hear, create and think cinema.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/11587 |
Date | 04 1900 |
Creators | Dallaire, Frédéric |
Contributors | Cardinal, Serge, Szendy, Peter |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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