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Les guitaristes français entre 1770 et 1830 : pratiques d'exécution et catalogue des méthodes

La guitare connaît à Paris entre 1770 et 1830 un âge d'or caractérisé par un engouement exceptionnel de musiciens amateurs issus des milieux bourgeois. Cette effervescence est nourrie aussi bien par la venue de virtuoses italiens et espagnols que par toute une génération de guitaristes français, lesquels sont l'objet d'étude de cette thèse. Parmi ces musiciens encore largement méconnus, on retrouve Antoine Bailleux (v. 1720 v. 1798), Charles Doisy (mort en 1807), Antoine de Lhoyer (1768-1852) et Victor Magnien (1804 1885). L'objectif principal de la thèse est de démontrer quelles étaient les pratiques d'exécution de ces guitaristes et comment elles ont évolué pendant la période charnière entre l'âge baroque et le romantisme. L'étude des nombreuses méthodes et l'examen du répertoire créé par les guitaristes français constituent le pivot servant à investiguer ces pratiques. Les méthodes prennent parfois la forme de courts exposés destinés à servir d'aide-mémoire aux débutants, comme elles peuvent constituer de véritables traités d'harmonie et d'interprétation. L'examen des sources et la validation des hypothèses grâce à des instruments d'époque laisse entrevoir un ensemble de pratiques d'exécution où s'entremêlent l'héritage de la musique baroque française, les courants d'interprétation issus du Conservatoire de Paris et la nouvelle esthétique popularisée par l'opéra italien. Le type d'instrument utilisé est pris en compte : la guitare baroque à cinq choeurs, utilisée au début la période, fait place autour de 1800 à un instrument à cinq puis à six cordes simples. Contrairement à ce qui était couramment admis jusqu'ici, il s'avère que les guitaristes français adoptent une attitude généralement conservatrice face à la position de jeu, alors que, en matière de technique, plusieurs innovations feront leur apparition dans les années 1820. Ces tendances progressistes résultent principalement du contact entre les guitaristes français et espagnols, comme Sor et Aguado. En ce qui concerne l'ornementation, les agréments typiques de la musique baroque laissent encore des traces chez la génération qui oeuvre entre 1770 et 1800. Après cette date, on assiste à une standardisation des agréments comme l'appoggiature et le trille, ainsi qu'au recours de plus en plus fréquent aux pratiques expressives qui caractérisent la musique romantique. Parmi celles-ci, on retrouve le changement de tempo, le portamento et l'importance croissante de l'utilisation des dynamiques à des fins expressives.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/21316
Date16 April 2018
CreatorsValois, Pascal
ContributorsPinson, Jean-Pierre
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format680 p., application/pdf
CoverageFrance, 18e siècle, 19e siècle
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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