Le passage d’un enfant à un établissement scolaire est nécessaire à son épanouissement personnel et social, plus encore au développement de la littératie c’est-à-dire le développement des habiletés à lire et à écrire dans un contexte social donné. Or, en contexte haïtien comme dans d’autres pays, de nombreux enfants en début de scolarité éprouvent de la difficulté dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Notre étude émane d’un besoin de connaitre les pratiques mises en œuvre par les enseignants de première année en Haïti pour aider les tout jeunes enfants à surmonter leurs difficultés et à acquérir de meilleures compétences en lecture et en écriture. Car en s’accroissant, les difficultés en lecture et en écriture compromettent la qualité de vie personnelle, sociale ainsi que l’avenir professionnel de l’individu. L’écrit est omniprésent dans la société contemporaine, et son apprentissage est un processus long et continu qui traverse tout l’enseignement primaire et secondaire et se poursuit tout au long de la vie.
La recherche montre que les éléments de base acquis au préscolaire et au premier cycle jouent un grand rôle dans l’apprentissage de l’écrit et qu’il importe de mettre l’enfant en contact avec l’objet livre qui désigne aussi bien les revues pour enfants que les albums, les bandes dessinées, les livres de contes ou les documentaires et de multiplier les activités de lecture et d’écriture en s’appuyant entre autres sur la littérature enfantine afin d’aider l’enfant à se développer et à lui donner le statut d’un sujet pensant. Parmi les approches récentes, les méthodes communicatives privilégient les activités imitant les situations quotidiennes extrascolaires. Les méthodes communicatives favorisent l’acquisition des compétences par l’immersion, les échanges et l’interaction verbale. Il est alors suggéré, parmi les diverses approches récentes, la pratique des orthographes approchées qui est une activité significative où les jeunes enfants partent à la découverte de l’écriture; la pédagogie intégrée et la pédagogie ECriture-LECture (ECLEC) qui stimulent la pensée, éveillent l’intérêt pour la lecture et l’écriture, favorisent l’échange, la socialisation et facilitent le transfert chez les apprenants. L’acquisition de stratégies est évoquée dans le domaine de l’enseignement : répétition, élaboration, organisation, généralisation, discrimination, automatisation d’une procédure afin de favoriser le développement langagier de l’enfant, l’inciter à réfléchir, améliorer les habiletés langagières reliées à la communication écrite. Des démarches d’enseignement coopératif sont proposées en vue de permettre à certains élèves plus lents ou en difficulté de trouver une aide chez les élèves plus avancés et d’être encouragés par eux.
L’objectif de cette recherche était de connaitre les perceptions et les pratiques entourant les premiers apprentissages de l’écrit en première année fondamentale et de déterminer les différentes activités qui y sont effectuées. Pour atteindre cet objectif, nous avons mené une enquête auprès d’enseignants d’une quarantaine d’écoles fondamentales. Y ont pris part en tout, 291 participants, 19 pour des entretiens et 272 pour une enquête par questionnaire. Les enseignants étant sujet au changement en fonction des mutations qui se font chaque année, nous avons pensé qu’il était important de consulter tous les enseignants du niveau primaire.
En regard des résultats, il ressort que les enseignants perçoivent les activités de lecture en première année comme la combinaison des sons, l’identification des mots et l’écriture comme l’apprentissage de la calligraphie. D’après eux, le manque d’encadrement familial et la seconde langue constituent les principales barrières pour un meilleur apprentissage de la lecture et de l’écriture en première année. Ils pensent aussi que la langue maternelle, soit le créole est un atout précieux dans l’apprentissage de l’écrit, mais qui pourtant n’est pas utilisée à bon escient et qu’il serait obligatoire de valoriser dans l’enseignement afin de permettre à l’enfant de connaitre et d’accepter son identité culturelle.
Nous recommandons que le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle fasse en sorte que les normes établies soient respectées dans les écoles tant publiques que privées et qu’il contribue au développement de l’édition de livres bilingues afin de favoriser les premiers apprentissages de la lecture et de l’écriture qui soutiennent tous les autres apprentissages scolaires.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/10520 |
Date | January 2017 |
Creators | Dorélien, Bernadette |
Contributors | Blaser, Christiane |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Lucille Dewitte |
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