Notre recherche étudie le rapport des enseignants de l’école primaire française à l’orthographe appréhendée comme une norme sociale à travers leurs propos déclaratifs et à travers leurs pratiques enseignantes. En France, l’orthographe revêt des enjeux sociaux d’importance. Si l’orthographe est un ensemble de règles provenant du système linguistique, elle est aussi une pratique sociale qui s’impose à tous les utilisateurs. Elle appartient dès lors aux normes culturelles d’une société donnée. C’est pourquoi, nous avons cherché à apprécier l’adhésion des maitres à cette norme et à savoir s’il existait, entre eux, une certaine variabilité dans cette adhésion. Pour ce faire, nous avons opérationnalisé le concept de norme sociale. Nous avons mené 30 entretiens semi-directifs auprès d’enseignants de CM1 et CM2. Leurs réponses ont été analysées grâce à une analyse de contenu thématique et à une analyse statistique. Cela a permis de dégager cinq profils ortho-normatifs qui témoignent d’une variabilité du rapport des maitres à cette norme sociale orthographique et d’établir une typologie. Puis, nous avons cherché à percevoir ces rapports ortho-normatifs lorsqu’ils enseignent en classe auprès de leurs élèves pour éprouver les propos de Jaurès « on n’enseigne pas ce que l’on sait ou ce que l’on croit savoir : on enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est » et apprécier la présence de leurs logiques d’arrière-fond (Bucheton, 2011). Chaque enseignant montre sa façon singulière d’incarner son profil ortho-normatif et de rendre présente cette norme sociale lors d’une séance d’enseignement d’un point particulier du système linguistique. Ce faisant, il construit le curriculum caché des élèves. / Our research studies how French primary school teachers deal with spelling considered as a social norm through their declarative words as well as their teaching practices. In France, with spelling, important social issues are at stake. If spelling is a set of rules linked to the linguistic system, it is also a social practice which is imposed on all users. As such it belongs to the cultural norms of a given society. That’s why we tried to estimate teachers ’adhesion to this norm and see if there was a certain variability to it among them.In order to achieve this, we operationalized the concept of social norm. We led 30 semi-directive interviews with 4th and 5th year primary school teachers. Their answers were analyzed thanks to both a thematic content analysis and a statistical one. The result highlighted the existence of five “ortho-normative profiles” which shows a variability in the relationship teachers have to this social spelling norm and enabling us to establish a typology.Then, we tried to grasp these “ortho-normative relationships” when they teach in class to test Jaurès ‘s words : “we don’t teach what we know or what we think we know, we teach and can only teach what we are” and thus estimated their background logics (Bucheton, 2011). Each teacher showed his personal way to embody his own “ortho-normative profile” and made this social norm present during a teaching session of a particular point of the linguistic system. In doing so, he builds the pupils’hidden curriculum.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017CERG0880 |
Date | 23 November 2017 |
Creators | Combalier-Combaz-Champlaine, Catherine |
Contributors | Cergy-Pontoise, Elalouf, Marie-Laure |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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