Return to search

Des familles invisibles : politiques publiques et trajectoires résidentielles de l'immigration algérienne (1945-1985). / Invisibles families : public policies and residential trajectories of the Algerian migration (1945-1985)

L'immigration familiale algérienne en France s'est développée entre le début des années 1950 et le début des années 1980, selon des configurations variées, fonction du contexte et des situations sociales. Le nombre de familles algériennes en France est ainsi passé de quelques milliers à 100 000 environ. Dans un premier temps, seuls les travailleurs les plus stables ont fait venir leur famille, mais la guerre d'indépendance a entraîné des arrivées précipitées de familles fuyant les violences de guerre. Dès l'indépendance, des mesures ont été prises pour encadrer et limiter de façon stricte les arrivées de ces familles, alors que les familles étrangères soumises au régime général d'immigration affluaient. Le logement a été le principal instrument de cette politique d'immigration familiale discriminatoire. La présence d'importants bidonvilles algériens, dans un contexte de grave crise du logement, a été utilisée comme prétexte à cette politique, malgré l'existence d'autres bidonvilles et la capacité financière de la plupart des familles à se loger autrement. Mais dans le même temps, des mesures ont été prises pour améliorer les conditions de logement des familles étrangères installées en France, qui ont largement bénéficié aux familles algériennes - en dépit de discriminations de la part de certains bailleurs sociaux -, du fait de l'ancienneté de leur implantation et de la taille des familles. Un certain nombre parviennent également à se loger dans le parc privé ordinaire, éventuellement en devenant propriétaire. La minorité de familles issues des bidonvilles et relogées en cités de transit, dont la vie quotidienne est retracée dans cette thèse, ont cependant été durablement exclues de l'accès au logement et à la ville contemporaine. / The Algerian family immigration in France has developed between the early 1950s and early 1980s, under a variety of configurations, depending on the context and social situations. The number of Algerian families in France has risen from a few thousand to about 100,000. At first, only the most stable workers brought their families, but the war of independence led to hasty arrival of families fleeing the violence of war. After independence, measures have been taken to control and limit strictly the arrival of these families, while foreign families subject to the general immigration system flowed. The housing has been the main instrument of this family discriminatory immigration policy. The presence of large Algerian shantytowns, in a context of severe housing crisis, has been used as a pretext for this policy despite the existence of other slums and the financial capability of most families But at the same time, measures were taken to improve the housing conditions of foreign families living in France, who have largc1y benefited the Algerian families - despite discrimination by certain social housing landlords - because of the seniority of their location and family size. A number also manage to fit in the ordinary private park, eventually becoming owner. The minority of families coming from shantytowns and cités de transit, whose daily life is recounted in this thesis, nevertheless, have been excluded for a very long time from access to decent housing and the contemporary city.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA010598
Date07 June 2013
CreatorsCohen, Muriel
ContributorsParis 1, Fourcaut, Annie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.0024 seconds