Les coopérations de plus en plus proches et fréquentes entretenues par des photojournalistes et des ONG humanitaires soulèvent des réactions diverses. En même temps que l’on célèbre les bénéficies du témoignage photojournalistique pour faire avancer des causes humanitaires, on soupçonne les photojournalistes de perte d’indépendance ou de brader leur profession. L’objectif de la recherche est de comprendre les conditions de ce rapprochement, dans un contexte de critique et d’incertitude. À partir de l’analyse de 17 entretiens auprès de photographes et du personnel de l’humanitaire, et de documents liés aux expositions photo-humanitaires, nous avons exploré l’hypothèse selon laquelle, pour construire ensemble, les acteurs de ces deux mondes doivent se mettre d’accord sur la base de valeurs communes. L’objectif des acteurs est de sauvegarder la cohérence de chaque monde et de pouvoir argumenter leurs choix d’une manière qui puisse être considérée comme acceptable face aux critiques. Notre approche consiste à restituer les contraintes matérielles et discursives auxquelles font face ces professionnels quand ils coopèrent ensemble. Nous montrons comment le photographe est reconnu pour son attachement à des causes sociales, pour son engagement sur le long terme et pour les risques qu’il entreprend, devenant ainsi un personnage du récit humanitaire. En effet, les ONG humanitaires proposent la création d’espaces qui contribuent à la légitimation du photojournalisme comme profession spécifique. De manière paradoxale, en légitimant ce photojournalisme, le risque est rendre flous les contours de la profession, en lui accordant un sens nouveau, en dehors de la presse / The increasing, close and regular cooperation between humanitarian NGO and photojournalists raises diverse reactions. As some people will extol the virtues of photojournalistic testimony to promote humanitarian causes, other will make claims of photographs having relative little independence or making a negative impact on their own professional group's economy. The purpose of our research is to understand the conditions that make possible this cooperation in a context of criticism and uncertainty. The hypothesis is that in order to build on and move forward, actors involved in the cooperation have to agree on the basis of common values. Their purpose is to protect the coherence of their world and to support their choices with arguments that can be considered as acceptable. We base our analysis on the content of 17 interviews to both photographers and humanitarian workers, as well as of documents related to photo-humanitarian exhibitions. Our approach, comprehensive and axiological, allows us to highlight the material and discursive constraints that these professionals face when they create together. Our study shows that photographers are recognized for their engagement to social causes, for their long-term commitment and for the risks they undertake, becoming eventually characters of the humanitarian narrative. Indeed, NGO workers make considerable efforts to create spaces that contribute to the legitimization of photojournalism as a specialized profession. The paradox is that, by legitimizing this kind of photojournalism, this regular cooperation to make unclear the outlines of the profession, redefining this practice in a way that doesn’t include the press
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LORR0271 |
Date | 01 December 2016 |
Creators | Contreras-Gama, Rosana |
Contributors | Université de Lorraine, Fleury-Vilatte, Béatrice, Dakhlia, Jamil |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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